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Côte d’Ivoire trois choses à savoir avant d’exporter 

La Côte d’Ivoire attire de nombreuses entreprises de l’agroalimentaire du secteur de la viande et du lait. 

La Côte d'Ivoire séduit de nombreuses entreprises francaises de l'agroalimentaire
© Eva Blue

La Côte d’Ivoire séduit de plus en plus les exportateurs français. Bertrand Oudin PDG de CERESCO, qui a réalisé une étude pour FranceAgriMer, nous explique les raisons de cet engouement pour ce pays d’Afrique de l’Ouest. « La Côte d’Ivoire est un pays émergent avec un vrai potentiel de consommation et de production, qui connaît un boom démographique et qui est une porte d’entrée vers les pays du Sahel mais aussi les pays frontaliers ».  Francophonie, relative stabilité politique, émergence d’une classe moyenne, sont d’autres facteurs d’attractivité. Et qui dit attractivité dit concurrence, « la Chine, la Turquie et les Pays-Bas » sont cités par Bertrand Oudin. 

1/ Des productions animales embryonnaires, exception en volaille 

L’agriculture ivoirienne est essentiellement destinée à l’export. Le cacao et la noix de cajou font la renommée du pays sur la scène internationale. La production animale est marginale. « La Côte d’Ivoire, n’ayant pas de culture pastorale, s’est historiquement appuyée sur les pays sahéliens pour son approvisionnement et en bétail vif », indique l’étude. On compte par exemple 1,6 million de bovins pour une production annuelle d’environ 21 000 tec de viande. Par ricochet, la Côte d’Ivoire importe plus de la moitié de ses besoins en viande. La France est le second exportateur d’abats. 

Source : CERESCO FranceAgriMer

En lait, près de 99 % des besoins sont importés. La production locale de lait est très faible, avec 2 500 litres par jour. Le lait en poudre importé permet de produire au quotidien 260 000 litres de lait. Il vient en grande majorité de Nouvelle Zélande. Les Pays-Bas, l'Irlande et la France sont aussi des exportateurs importants. Les volumes baissent depuis les records de 2015 mais restent conséquents. 

En porc, « le marché potentiel est très important bien que la population ivoirienne soit à moitié musulmane : moins de 20 % des besoins en viandes porcines seraient produits localement », selon le rapport. La production est de 10 000 tec par an. En 2020, les principaux fournisseurs sont la Pologne, le Brésil et l'Allemagne. La France, cinquième fournisseur en 2015 n’était plus que huitième en 2020. 

« La filière volaille est la seule filière animale autosuffisante : 700 producteurs d’œufs produisant 1,6 milliards d’œufs et 1500 éleveurs de poulets de chair produisant 61 000 tec de viande. Les entreprises ont leurs propres outils d’abattage, avec du matériel le plus souvent européen, ainsi que des ateliers de découpe », nous apprend l’étude. 

Lire aussi : Volaille : la Côte d’Ivoire structure sa filière  

Les importations sont marginales du fait d’une taxe compensatoire de 1000 FCFA/kg qui s’applique à tous les produits et sous-produits de volailles congelés importés d’origine extra-Afrique. « La Pologne a dépassé la France en 2017 en tonnage et en 2020 en valeur. En 2020, la Pologne a exporté 483 tonnes et la France 115 tonnes ».  

2/ Le poids de l’informel 

Le secteur de la restauration hors domicile progresse, il est dominé par le secteur informel (97 % des restaurants). Cependant, la restauration franchisée est en plein essor, Burger King, KFC, Pizza Hut font partis du tissu industriel. Les stratégies d’approvisionnements sont différentes au sein d’un même groupe.  

Source : CERESCO FranceAgriMer

90 % des Ivoiriens font leurs courses dans les marchés traditionnels et dans les épiceries de quartier. La GMS est minoritaire, corrélée au développement de la classe moyenne, concentrée à Abidjan. 

3/ Evolution de la supply chain  

90 % des marchandises arrivent par le port d'Abidjan en 20 jours en moyenne au départ du Havre ou de Marseille. Le pays compte des grands groupes de logistique maritime comme Bolloré, Maersk mais aussi des entreprises informelles dont l’offre est regroupée par un agrégateur. Les capacités de stockage des produits frais restent faibles mais progressent. 

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