Corée : des œufs de toute urgence
La grippe aviaire en Corée du Sud se traduit aujourd’hui par une pénurie d’œufs et une hausse des importations, qui redistribuent les cartes des flux mondiaux.
De la grippe aviaire pourrait bien dépendre en partie l’orientation du commerce mondial de l’œuf en 2017. Du moins les premiers mois. Parmi les pays touchés, la Corée du Sud est scrutée de près. Afin de contenir l’épidémie, elle a abattu des millions de poules pondeuses, entraînant aujourd’hui pénurie d’offre et flambée des prix dans un pays où l’œuf tient une place importante dans les habitudes alimentaires. Selon Reuters, 695 t d’ovoproduits et, fait nouveau, 1 500 t d’œufs frais devraient être importées en urgence avant le Nouvel An chinois, période de pic de consommation. Pour cela les droits d’importation viennent d’être levés pour les États-Unis et l’Espagne. Le premier envoi américain depuis 1999 serait arrivé mi-janvier. Aux dires de la filière, l’Espagne finalisait quant à elle les ultimes détails administratifs et logistiques.
Une opportunité pour l’Europe
Les besoins coréens devraient perdurer à moyen terme. Selon certains opérateurs espagnols, des négociations étaient en cours mi-janvier pour allonger la DLC autorisée afin de permettre des envois par bateau, l’acheminement par avion étant plus coûteux et difficile à mettre en œuvre. Les États-Unis devraient en revanche poursuivre leurs envois, laissant espérer aux autres exportateurs une moindre présence américaine dans le reste du monde, et de nouvelles opportunités. Le tout dans un contexte de prix de vente fermes, et d’ores et déjà plus élevés. Un appel d’air qui pourrait profiter à une Europe à la production annoncée soutenue pour 2017… Mais où la grippe aviaire ne semble pas non plus avoir dit son dernier mot.