Commerce équitable : « distinguer le vrai du faux »
Les Marchés Hebdo : L’association SPP Global s’inquiète des prix payés aux petits producteurs bios et appelle les entreprises à agir. Qu’en pensez-vous ?
Christophe Eberhart : Leurs propos sont pertinents. Les cours mondiaux sont bas et les prix du marché ont beaucoup baissé depuis maintenant trois ans. Il y a beaucoup de concurrence et une forte pression sur les prix qui sont tirés à la baisse. Dans ce contexte, il est difficile pour les labels de commerce équitable de revaloriser les prix et SPP Global a aujourd’hui du mal à convaincre largement. Beaucoup d’acteurs vont aussi vers des labels de développement durable moins-disants, qui ont peu d’exigences sur le prix. Or, si le commerce équitable veut avoir du sens, il faut permettre aux producteurs de vivre décemment. Tous les labels et initiatives privées ne se valent pas : le consommateur doit distinguer le vrai du faux.
LMH : Comment procédez-vous pour assurer une juste rémunération pour les producteurs ?
C.E. : Presque tous nos produits sont certifiés SPP Global. Nous payons nos matières premières près de deux fois le prix du marché. Nous considérons que ces tarifs sont nécessaires, car ils permettent de générer des dynamiques auprès des producteurs et de donner aux OP la capacité de fournir des services à leurs membres.