Comment les produits de la mer écossais se sont-ils remis du Brexit ?
Malgré le Brexit et la pandémie, les industries écossaises des produits de la mer ont repris leur marche en avant, notamment vers un marché français en demande.
Après quelques années de marchés chahutés par le Brexit et par la pandémie de coronavirus, la filière des produits de la mer écossaise reprend des couleurs, avec des exportations qui sont en hausse continue depuis 2020. L’Écosse a exporté vers la France environ 600 millions d’euros en 2020 de produits de la mer. En 2021, ces envois affichent une croissance valeur de 14,4 %, indique Seafood From Scotland, marque nationale représentant l’ensemble de l’industrie écossaise des produits de la mer. Les exportations écossaises n’ont néanmoins pas encore retrouvé leur niveau d’avant la pandémie.
Près de 80 % de la production écossaise est exportée, notamment vers la France, son plus gros client, vers lequel la filière britannique exporte saumon, truite, langoustine, lotte, coquille Saint-Jacques ou encore du homard bleu. Sur une production totale de truites de 8 000 tonnes en 2021, près de 373 tonnes ont été envoyées vers la France. Seafood From Scotland espère gonfler ses volumes pour les années suivantes.
Ces chiffres restent toutefois minimes à côté des 53 500 tonnes de saumons écossais importées par la France en 2021. « La demande française en saumon ne fait qu’augmenter depuis le Brexit », assure Natalie Bell, responsable du commerce et du marketing sur les marchés Asie, Europe et Moyen-Orient de Seafood From Scotland. Le saumon écossais label Rouge représente 4,5 % de la production écossaise, soit 10 851 tonnes, dont 90 % sont commercialisés en France.
« Les process de certifications ont entraîné des surcoûts », Natalie Bell, responsable du commerce et du marketing sur les marchés Asie, Europe et Moyen-Orient de Seafood From Scotland.
« Le Brexit a entraîné des surcoûts pour les entreprises de la filière au niveau de ses exportations, notamment pour les process de certifications, que certaines ont répercutés à leurs clients et que d’autres ont absorbés », précise Natalie Bell. Si certaines entreprises ont réduit leurs volumes d’exportation à cause de ces surcoûts, d’autres les ont diminués à cause de la fermeture de la restauration, liée aux différents confinements de 2020. « Les poissons ont été moins pêchés, donc il y a eu moins de production », détaille Natalie Bell.
Le transport aérien ayant aussi connu un coup d’arrêt à cause de la crise sanitaire, la filière produits de la mer écossaise a complètement mis en pause ses exportations vers l’Asie et l’Amérique du Nord.
Investissement pour des transferts vers la GMS
Les industries des produits de la mer écossaises ont dû se montrer réactives afin de réorienter les produits initialement destinés à la restauration. « Certaines sociétés ont dû investir dans des machines à skinpack afin de conditionner un volume de produits plus importants vers la GMS », note Natalie Bell. En 2021, 80 % des produits de la mer écossais ont pris la route des GMS françaises, tandis que 20 % sont partis vers la restauration.
Manque de main-d’œuvre dans les industries
Les industries des produits de la mer connaissent un manque de main-d’œuvre inédit depuis le Brexit. « Les travailleurs européens ayant quitté le Royaume-Uni, de nombreuses industries sont encore aujourd’hui en sous-effectif », regrette Natalie Bell.