Norme
Comment définir les produits végétariens et végétaliens ?
À la suite d’une initiative suisse, l’organisation internationale de normalisation lance un projet participatif visant à définir les aliments végétariens et végétaliens. En France, la première réunion de la commission de normalisation a eu lieu le 13 septembre.
C’est une idée qui a été lancée en 2018 par la Suisse et qui ne se concrétisera probablement pas avant 2021 : apporter des définitions et des critères précis pour les aliments végétariens, végétaliens et vegan. Les aliments sans ingrédients d’origine animale constituent un marché en croissance et certaines allégations sur les emballages peuvent semer le trouble chez les consommateurs. L’intérêt de construire une telle norme a été mis en consultation publique en France auprès des experts, des fabricants, des associations de consommateurs, etc. Le 16 octobre 2018, le comité stratégique agroalimentaire de l’Afnor a émis un avis favorable et la création d’une commission de normalisation en France a pu débuter.
Nous voudrions élargir encore le tour de table
À ce jour, cinq parties prenantes sont impliquées dans la commission de normalisation : deux fabricants, un syndicat de la restauration, une fédération de professionnels et un évaluateur-certificateur. « Notre première réunion doit avoir lieu le 13 septembre. Et nous espérons qu’au fil de nos travaux, d’autres acteurs seront intéressés pour participer à la commission. Nous voudrions élargir encore le tour de table pour être davantage représentatif. Je pense notamment aux associations de consommateurs », précise Marie Krol Vel Farmas, la cheffe de projet Afnor chargée de la commission de normalisation qui portera la voix française. Cette première réunion de travail, après une première réunion d’information au mois de février, précède un rendez-vous international qui doit avoir lieu aux alentours du 18 septembre.
Huit pays impliqués
Outre la Suisse et la France, le projet engagé par l’Iso réunit à ce jour l’Argentine, le Canada, le Danemark, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et l’Iran. Si au niveau français, il est question de produits végétaliens et végétariens, les autres pays évoquent également les mentions vegan ou veggie. Le texte proposé par la Suisse servira de base à la discussion. Le pays a déjà un référentiel, peu précis et qui nécessitera un approfondissement. La future norme Iso 23662 sera centrée sur les aliments végétaliens, végétariens ainsi que les ingrédients. Les questions relatives à l’emballage ont été écartées, comme celles portant sur les modes de vie associés à ces modes de consommations. « Au départ, les parties prenantes se sont fixé la fin 2020 pour la publication de la norme volontaire. Mais au vu du planning actuel et des discussions, 2021 sera plus probable », conclut la cheffe de projet.
À quoi correspond le référentiel suisse
Le Département fédéral de l’intérieur (DFI) a publié une ordonnance le 16 décembre 2016 concernant l’information sur les denrées alimentaires. Au chapitre trois, article 40, sont ainsi définies les indications végétarienne ou végétalienne. « Une denrée alimentaire peut porter l’indication : - "végétarien" ou "ovo-lacto-végétarien" ou "ovo-lacto-végétalien" lorsqu’elle ne contient ni ingrédient d’origine animale ni auxiliaires technologiques d’origine animale, exceptés le lait, les composants du lait tels que le lactose, les œufs, les composants de l’œuf et le miel, - "ovo-végétarien" lorsqu’elle ne contient aucun ingrédient d’origine animale, exceptés les œufs, les composants de l’œuf et le miel ; - "lacto-végétarien" ou "lacto-végétalien" lorsqu’elle ne contient ni ingrédient d’origine animale ni auxiliaires technologiques d’origine animale, exceptés le lait, les composants du lait et le miel ou - "vegan" ou "végétalien" lorsqu’elle ne contient aucun ingrédient d’origine animale », est-il écrit.