Cinq points pour exporter de la viande bovine en Asie
L’exportation de viande bovine vers l’Asie peut amener une valorisation supplémentaire des carcasses, d’autant plus avec l’évolution du statut ESB français, tout en privilégiant le marché national.
Les exportations françaises de viande bovine hors Union européenne ont atteint 247 800 tonnes en 2021 (10,5 % du total), dont 26 100 tonnes vers le Royaume-Uni. Parmi les zones ciblées par la France, l’Asie-Pacifique, notamment l’eldorado chinois, permet de mieux valoriser les carcasses bovines grâce au développement des classes moyennes et aisées. Si la crise sanitaire a fortement retardé le développement de ce marché, les envois de viande bovine française en 2021 vers l’empire du Milieu ont néanmoins frôlé les 1 000 tonnes.
1 Deux flux d’exportation
La Chine intéresse aujourd’hui les opérateurs français, car les établissements agréés peuvent y envoyer de la viande hachée. C’est le seul pays asiatique où celle-ci peut être envoyée. « Nous communiquons sur la consommation du French Beef à la française. Certains produits sont mis en avant comme le tartare de bœuf », précise Emmanuel Bernard, président de la section bovins d’Interbev.
2 Ne pas assécher le marché français
« Les opérateurs veulent rester en Chine et maintenir un certain flux, mais sans trop augmenter leurs volumes pour autant afin de ne pas assécher le marché national français », souligne-t-il. La France ne prétend pas vouloir augmenter significativement ses volumes par manque de compétitivité sur la scène internationale, mais aussi à cause d’une disponibilité limitée des produits. L’interprofession mise sur des volumes d’envoi en 2022 similaires à ceux de 2021. « Nous n’avons pas la capacité d’inonder le monde avec nos produits », tempère le président.
3 Augmentation du nombre d’abattoirs agréés
Deux nouveaux abattoirs français ont été agréés au début du mois de février 2022 pour exporter de la viande bovine française vers la Chine : l’abattoir de Cuiseaux (Saône-et-Loire) et l’abattoir de Quimperlé (Finistère). Ces deux validations participeront au maintien des volumes exportés vers l’empire du Milieu, malgré les baisses continuelles d’abattage de ce début d’année, comprises entre -5 et -10 %. L’agrégation des outils d’abattage permet ainsi de mieux valoriser les animaux.
4 Changement du statut ESB de la France
Au mois de juin 2022, le statut ESB de la France évoluera vers un « risque négligeable », permettant aux opérateurs français d’envoyer des pièces qui ne sont pas valorisées aujourd’hui. « Les entreprises pourront vendre des graisses animales qui partent aujourd’hui à l’équarrissage et sont donc facturées pour être détruites », se réjouit Emmanuel Bernard. L’interprofession met en avant l’importance du travail administratif à anticiper, afin d’être efficace dès l’officialisation de l’évolution du statut ESB, et attend un accompagnement du ministère de l’Agriculture. Ces pièces pourront être envoyées vers l’Asie, mais aussi vers le Moyen-Orient et vers l’Afrique.
5 La Chine : un modèle pour les autres pays asiatiques
« Le marché chinois est la priorité des marchés asiatiques à aller chercher. Dans d’autres pays comme le Vietnam, le pouvoir d’achat est plus faible et n’offre pas les mêmes opportunités d’y valoriser les pièces nobles, mais seulement celle d’y envoyer les morceaux que nous ne consommons pas », explique-t-il. La France exporte notamment vers Hong Kong, Taïwan, le Japon mais aussi le Vietnam. Afin de jouer le côté qualité de ses produits, la France fait régulièrement appel à des chefs restaurateurs pour valoriser la viande bovine. « De même qu’il y a des restaurants asiatiques en France, il y a des restaurants français en Asie, et c’est important pour eux de s’approvisionner en viande française », conclut Emmanuel Bernard.