CHR : l’accord est enfin signé
« Nous ne signons pas dans un bureau mais au bistro ! ». En joignant le geste à la parole, André Daguin, président de l’UMIH (Union des métiers et industries de l’hôtellerie), a paraphé hier sur le zinc d’un café parisien l’accord tant attendu par la branche CHR (café-hôtels-restaurants). Rendu possible « grâce aux actions de MM. Sarkozy, Raffarin et Borloo sur les allégements de charges», l’accord comporte trois volets, dont la mesure phare est l’augmentation du SMIC hôtelier, revalorisé de 5,2 % auxquels s’ajoutent 5,8 % de hausse du SMIC de droit commun. Cet accord qualifié « d’historique » par M. Daguin et les principaux syndicats signataires, s’accompagne de la mise en place d’une 6e semaine de congés payés dès 2006 et de l’établissement d’un régime de prévoyance pour les TPE et PME. De quoi leur permettre de conserver leur attrait face aux plus grosses structures qui bénéficiaient déjà de ce type d’avantage. Ces avancées pourraient permettre de relancer les embauches dans un secteur en manque chronique de personnel. « Chaque année, nous avons besoin de 70 000 salariés. Je suis convaincu que dorénavant, nous allons y arriver », s’est exclamé le président de l’UMIH. Car si la France est le premier pays touristique européen, elle n’arrive qu’au 5e rang en termes de personnel lié à ces activités. Rétroactif au 1er juillet, l’accord signé hier devrait profiter rapidement aux salariés. Mais l’UMIH ne perd pas de vue son cheval de bataille qui reste la baisse de la TVA à l’échelon européen. Les patrons et les salariés français peuvent toutefois respirer, puisque les allégements de charges, qui permettent la hausse du SMIC hôtelier, seront maintenus jusqu’à l’abaissement effectif de la TVA comme l’a confirmé Nicolas Sarkozy la semaine dernière. Le cabinet de M. Raffarin a également adressé une lettre de confirmation à l’UMIH dans ce sens il y a quatre jours. De quoi patienter jusqu’au mois de janvier 2006, date attendue pour un taux unique de TVA à 5,5 % dans la restauration.