« Ce n’est pas notre rôle de président de pousser des propositions »
Les Marchés Hebdo : Vous présidez ensemble l’atelier 5 « rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs ». Vous devez faire émerger des solutions en quatre réunions sur un sujet hyper attendu par les agriculteurs, une mission impossible ? Comment y parvenir ?
François Eyraud et Serge Papin : Les états généraux de l’alimentation sont une opportunité pour définir avec tous les acteurs de la filière agricole française des solutions pour l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation françaises. Nous avons été nommés par le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation pour coprésider cet atelier. Nous sommes alignés sur la vision que nous avons de notre mission qui est d’animer le dialogue entre les parties prenantes afin d’aboutir à des solutions concrètes sur lesquelles les différents acteurs sont prêts à s’engager. Nous sommes conscients des enjeux et des attentes fortes autour de cet atelier. Nous sommes convaincus que seule la méthode collaborative peut permettre à chaque partie prenante d’aboutir à des pistes de solutions.
LMH : Le gouvernement a-t-il d’ores et déjà fait des propositions dans le cadre de cet atelier, avec le CGAER par exemple ?
F. E. et S. P. : Comme nous vous le disions, l’objectif est de coconstruire les pistes de solutions avec l’ensemble des acteurs. Il ne s’agit donc pas de faire adopter des propositions élaborées en amont. Pour faciliter ce travail collaboratif, les services du ministère de l’Agriculture, tout comme des organisations agricoles et des acteurs privés ont présenté des témoignages afin de lancer les débats. Ce sont des débats qu’aboutiront les propositions.
LMH : Avez-vous vous-mêmes des solutions à proposer, lesquelles ?
F. E. et S. P. : Ce n’est pas notre rôle de président de pousser des propositions. Au contraire, notre mission est d’animer un collectif pour faire émerger des solutions au travers des échanges que nous allons avoir tout au long des travaux de cet atelier.
LMH : Comment allez-vous prendre en compte les contributions de la consultation publique sur votre sujet ?
F. E. et S. P. : Nous suivons de près les propositions et commentaires de la consultation publique sur le sujet de la rémunération des agriculteurs qui est le thème qui a suscité jusqu’ici le plus de contributions. Nous les intégrons dans nos éléments de réflexion à chacune des réunions afin que cela vienne nourrir nos échanges.