Des fermetures de sites sont envisagées
Cartel des jambons : la Cooperl clame son innocence
« Le document qui nous condamne est un faux », lance Emmanuel Commault, directeur général de Cooperl Arc Atlantique, à l’occasion d’une conférence de presse le 20 octobre 2020. L’autorité de la concurrence avait prononcé une sanction de 35 millions d’euros à l’encontre de la coopérative porcine le 16 juillet dernier pour sa participation au cartel du jambon, des faits d'entente datant de la période entre juillet 2010 et juin 2012. La société, qui s’attend à une demande de règlement de l’amende d’ici ces prochains jours, a préparé un plan de restructuration qui sera finalisé d’ici quelques semaines. Celui-ci inclut une « fermeture de plusieurs usines, un gel des recrutements, des investissements et une diminution significative des salaires », précise Emmanuel Commault. La Cooperl avait porté plainte en 2018 contre Campofrio, qui avait demandé la clémence de l’autorité de la concurrence, pour usage de faux, dénonciation calomnieuse et escroquerie au jugement. La société a fait appel et s’apprête à saisir le premier Président de la cour d’appel de Paris en demandant un sursis de l’exécution. Selon la coopérative, sa condamnation repose sur de fausses notes issues du carnet de l’ancien directeur commercial d’Aoste, filiale de Campofrio. « C’est une question de survie du groupe en tant que coopérative », insiste Emmanuel Commault. « Il s’agit là d’un détournement d’une procédure de clémence. L’autorité de la concurrence a été instrumentalisée », défend Me Frédéric Bélot, avocat du cabinet Bélot Malan et associés.