Carrefour promeut les légumes issus de semences paysannes
Carrefour France a dévoilé le 20 septembre son « marché interdit », un espace distinct au sein de ses rayons fruits et légumes où sont proposés à la vente une dizaine de légumes issus de semences paysannes. Ces oignons roses d’Armorique, artichauts Camus du Léon, échalotes demi-longues de Cléder ou encore tomates Kanevedenn, tous issus de l’agriculture biologique, sont vendus dans une quarantaine de magasins franciliens et bretons, principalement des hypermarchés et dans ses Carrefour Bio.
Pour proposer ces légumes, Carrefour a noué des accords contractuels sur cinq ans comprenant un engagement sur des prix et des volumes avec deux groupements de producteurs bretons, Kaol Kozh et l’Association des producteurs de fruits et légumes bio bretons (APFLBB). « L’objectif est de développer ces partenariats sur tout le territoire pour proposer des fruits ou des légumes issus d’autres régions », indique Bruno Lebon, directeur des produits frais de Carrefour France. Par le biais de sa fondation, Carrefour veut aussi accompagner les producteurs dans la mise en place d’une Maison des graines des paysans.
Vers une révision de la loi ?
En parallèle de ce « marché interdit », Carrefour entend mener le combat de la défense de la diversité agricole. « Notre objectif est de faire bouger la loi concernant la commercialisation des semences paysannes », explique Philippe Bernard, directeur partenariat PME et monde agricole de Carrefour France. Selon le distributeur, les critères du catalogue officiel des espèces et variétés devraient être assouplis pour permettre d’enregistrer davantage de semences paysannes.
Le groupe s’est engagé dans une campagne de communication avec des prises de position fortes. « C’est aberrant, mais la loi vous prive d’accéder à des milliers de fruits et légumes », écrit-il à ses clients, les incitant à signer une pétition en ligne sur le site change.org, adressée à Jean-Claude Juncker, Emmanuel Macron, Nicolas Hulot et Stéphane Travert. Une démarche qui a suscité beaucoup de réactions, plutôt négatives dans le monde agricole.