Aller au contenu principal

Commission européenne
Bruxelles rechigne à intervenir sur les marchés agricoles

Alors que le secteur laitier se voit promis à une crise importante, face aux conséquences du Covid-19, la Commission européenne pour l’heure ne répond pas aux demandes de mesures de gestion de marché supplémentaires.

Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural. © EU/ Aurore Martignoni
Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural.
© EU/ Aurore Martignoni

« Bien que nous reconnaissions les efforts consentis par la Commission européenne et les États membres pour garantir le bon fonctionnement du marché unique, nous souhaitons rappeler que des mesures de marché ciblées supplémentaires sont nécessaires pour le secteur de l’élevage, ainsi que des mesures exceptionnelles qui devraient être financées sans puiser dans le budget de la Pac », a déclaré le 7 avril Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa et de la Cogeca dans un communiqué.

Thierry Roquefeuil, président du groupe de travail lait et produits laitiers de l’organisation, demande d’autoriser le stockage privé pour le lait en poudre, tous les types de fromages, le beurre ainsi que l’entreposage en congélateur de lait de bufflonne ou de caillé. Jean-Pierre Fleury, président du groupe de travail viande bovine, réclame pour sa part d’établir une « gestion plus ciblée des contingents tarifaires », de « réévaluer les importations vers l’UE de pièces nobles, sans pénalités », mais aussi de réfléchir à « l’activation de mesures de marché ». Des demandes restées sans réponses à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Le commissaire européen fait la sourde oreille

« À ce stade, je voudrais vous encourager à tirer le meilleur parti possible de toute la flexibilité et des opportunités disponibles dans le cadre du développement rural de la Pac », a écrit le 8 avril Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’Agriculture et au Développement rural aux ministres européens de l’Agriculture. Selon lui, quelque 6 milliards d’euros « peuvent encore être engagés par les États membres dans le cadre de leurs programmes de développement rural », un montant pouvant s’élever à environ 17 milliards d’euros compte tenu des montants réservés aux appels à candidatures en cours non encore finalisés. En outre, le commissaire signale que « les fonds de développement rural peuvent soutenir les investissements au niveau de l’exploitation, pour la transformation, la commercialisation ou le conditionnement des aliments ».

Il est hors de question que l’on jette du lait

La réponse n’a pas satisfait Didier Guillaume qui a appelé dimanche l’Union européenne à prendre des mesures « urgentissimes » pour aider le marché du lait. « Il est hors de question que l’on jette du lait. Je demande que l’Union européenne bouge et prenne des décisions très fortes, et je ne lâcherai pas », a déclaré Didier Guillaume dans l’émission Dimanche en politique sur France 3. Il devait en discuter ce mardi 14 avril avec le commissaire européen lors d’un rendez-vous téléphonique. Didier Guillaume demande « la possibilité d’un soutien au marché et de pouvoir stocker du lait », ainsi que « soit accordée pour les fromageries la possibilité de congeler le fromage AOP ce qui est interdit aujourd’hui ».

500 milliards pour soutenir l’économie

Les ministres européens des Finances ont affiché jeudi 9 avril leur unité en parvenant à s’entendre, à l’arraché, sur une réponse économique commune face au coronavirus. Le ministre français de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a salué un « excellent accord ». Face à la pandémie, la réponse européenne doit s’orienter sur trois axes principaux : jusqu’à 240 milliards d’euros de prêts du mécanisme européen de stabilité (MES, le fonds de secours de la zone euro), un fonds de garantie de 200 milliards d’euros pour les entreprises et jusqu’à 100 milliards pour soutenir le chômage partiel. Le texte final évoque en revanche un futur « fonds de relance » dont « les aspects juridiques et pratiques », notamment le « financement », devront encore être définis.

Les plus lus

Pascal Bénézit, le président de la FNB
« C’est la première fois que les prix des broutards dépassent les coûts de production », Patrick Bénézit de la FNB

La hausse des cours des broutards a permis aux prix de dépasser les coûts de revient, c’est inédit. Patrick Bénézit, le…

broutards charolais en centre de tri
Envolée des prix des broutards : « les conditions sont réunies pour que les prix restent élevés »

Les prix des broutards français atteignent des niveaux inédits, car l’offre manque pour répondre à une demande bien présente,…

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

un marteau géant aux couleurs du drapeau américain tape sur un conteneur aux couleurs du drapeau européen
Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ?

Les États-Unis, s’ils sont les premiers exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires dans le monde, n’en sont pas…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

carcasses de bovins en abattoirs
Gros bovins : coup d’arrêt à la baisse des abattages en 2024

Les abattages de gros bovins se stabilisés en 2024, la baisse des abattages de vaches allaitantes étant compensée par la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio