Bovins : des lendemains de fêtes difficiles
Le marché bovin a vite changé de configuration en début d’année… En effet, les besoins importants de réapprovisionnement après les fêtes se sont vite tassés, et dès la semaine dernière, le commerce était plus calme, et les cours étaient revus à la baisse.
Rapide revirement de situation sur les marchés
Après deux semaines d’abattage écourtées par des jours fériés, les abatteurs étaient présents aux achats, et permettaient de placer le grand nombre d’animaux présentés, à des cours réajustés à la hausse (cf. graphique ci-dessus). Cette bonne tenue des cours a sans doute incité à des sorties plus importantes encore, si bien que la semaine dernière, l’offre devenait bien trop importante pour une demande qui avait retrouvé son niveau habituel. La seconde moitié du mois ainsi que les soldes étaient de surcroît des facteurs défavorables à la consommation de viande…
Les catégories les plus touchées ont été les réformes laitières de gamme intermédiaires (vaches O ou P +, de race normandes, frisonnes ou montbéliardes), puis dans un second temps, les vaches allaitantes de conformation moyenne. Ainsi, sur le marché d’Agen, le 14 janvier, la cotation de la vache O a perdu 6 centimes (2,02 euros/kg), le recul était plus marqué encore à Sancoins (- 12 centimes). La vache R perdait quant à elle 2 centimes à Châteaubriant, et 6 centimes à Sancoins.
Sur le Min de Rungis, le ralentissement du commerce en boucherie se faisait également sentir. Même si les prix étaient reconduits, les opérateurs enregistraient des ventes plus calmes, et l’offre, jusqu’à présent juste suffisante, se montrait trop importante… Les prix devraient accuser une baisse dès cette semaine. De plus, les températures relativement clémentes pénalisaient les ventes de la basse, alors que la première, à une période où les achats alimentaires ne sont pas prioritaires, était également délaissée.
La taxe d’équarrissage, sujette à discussion…
Partout, la préoccupation la plus importante demeure la taxe d’équarrissage. L’arrêté fixant les taux de la taxe ayant été publié au Journal Officiel le 8 janvier, elle est due par les abatteurs depuis les abattages du 10 janvier.
Selon le SNIV, afin que les premiers bénéficiaires de la sécurité alimentaire que sont les consommateurs assurent une prise en change transparente de ces frais, il est indispensable de répercuter cette taxe à l’aval. Cette application fait l’objet actuellement d’âpres négociations avec la distribution… Cette taxe constitue également un sérieux handicap compétitif pour les viandes françaises à l’export. Sur les marchés en vif, les ventes des JB à l’export étaient contrariées par l’incertitude actuelle quant à sa répercussion…
Une consommation en recul sur la fin d’année
Enfin, les résultats de la 12e période Sécodip (du 3 au 11 novembre 2003) mettent en évidence un repli de la consommation de viande bovine (- 4,8 % en tonnages par rapport à 2002), après les résultats encourageants de septembre (+ 0,5 %) et d’octobre (+ 1,7 %). Par rapport à 1999, la consommation a chuté de 7,7 %, pour une hausse de 12,1 % du prix moyen. Dès lors, cette nouvelle taxe, après les surcoûts sanitaires imposés au produit depuis l’ESB, pourrait avoir des conséquences importantes sur le marché dans son intégralité.