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Bio : l’Allemagne et les pays nordiques restent porteurs pour les produits français

L’Allemagne et les pays nordiques ont diversement réagi à la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus et en ressortent plus sensibles aux prix. Les produits français doivent d’autant plus se différencier.

Comment les marchés des produits alimentaires biologiques ont-ils évolué en Europe du Nord pendant la pandémie, dans la période qui a suivi et dans le contexte inflationniste ? Des éléments de réponse se trouvent dans des études de « perspectives à l’export pour les produits biologiques français » réalisées par Business France au cours du second semestre de 2021 (fournissant par ailleurs quantité d’informations pratiques).

Food Loire Export, service de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire, avait fait intervenir l’agence Sud Export en octobre 2021 devant des entreprises de la région, qui pour la plupart pratiquaient déjà ces marchés. Des équipes de Business France chargées des marchés nordique et allemand avaient donné la température de leurs marchés respectifs. D’après Yannick Mille, chargé de mission à Food Loire, présent à la séance, « un certain marasme existe aussi dans ces différents pays, mais les produits biologiques français sont toujours attendus ; ceux de notre région ont bonne réputation », résume l’organisateur ligérien. Tout juste revenu de l’International Week à Angers à la fin septembre 2022, Yannick Mille rapporte que des produits biologiques régionaux de première transformation peuvent se maintenir sur des « marchés de prix », et qu’il faut déployer encore plus d’argumentaires qu’avant le début de l’inflation à mesure que l’on monte en gamme.

ALLEMAGNE

Sur le marché allemand, le premier en Europe mais mature, concurrentiel et souvent saturé, l’épidémie de coronavirus a favorisé la recherche de produits faciles à préparer – surgelé ou ultrafrais – ou prêts à consommer, bons pour la santé, de qualité, durables et locaux. Le bio (hors RHD) a enregistré 22,3 % de croissance entre 2019 et 2020, notamment en grande distribution, le canal essentiel, et une nouvelle clientèle s’est rendue dans les supermarchés spécialisés.

DANEMARK

Sur le marché danois à fort pouvoir d’achat, où le budget des ménages dédié au bio est le plus élevé du monde, la part de marché des produits bio a encore progressé de 14 % en 2020, du fait de la baisse de la consommation hors domicile. Les Danois se sont attachés à la consommation durable. Les ingrédients, produits pratiques, haut de gamme et locaux ont la cote. La restauration a redémarré ; elle reflète les nouvelles tendances de consommation, en faveur du bio.

SUÈDE

Sur le marché suédois, mature et aux consommateurs exigeants jusqu’au packaging, le pouvoir d’achat demeure élevé, mais les consommateurs veulent de l’information concrète, aussi bien pour leurs achats que pour leur déjeuner hors domicile le midi. La pandémie a mis un coup d’arrêt à l’expansion de la restauration, mais elle repart de plus belle, pour le plaisir des gastronomes. Elle a aussi renforcé la volonté de consommer plus responsable et local. Les Suédois recherchent des viandes de qualité et d’origine, portant des arguments de producteur, des produits d’épicerie sains ou à offrir, pouvant venir de France.

FINLANDE

La Finlande est une nation écologique et prospère où le bio grimpe encore. Les motifs sont essentiellement écologiques, et les protéines végétales sont de plus en plus recherchées. La crise sanitaire a entraîné un engouement pour les produits bio chez plus de 20 % des Finlandais. En 2021, plus de 60 % des consommateurs en achetant au moins une fois par semaine ont augmenté leurs achats au cours de l’année écoulée, et plus de 80 % d’entre eux prévoient de l’augmenter à l’avenir.

NORVÈGE

L’économie norvégienne a souffert de la crise sanitaire, mais la reprise est là. Le marché bio est en croissance même si le consommateur accorde encore peu d’importance au label.

l’avis de

« L’innovation est ce qui permet de sortir du lot », selon Jean-Marc Denan, spécialiste de la bio française à l’export

« J’aime bien donner l’exemple des pâtes de légumineuses Biovence-Lazzaretti, issues d’un procédé particulier qui ménage les qualités gustatives originelles des matières premières. Je les vends au premier distributeur de produits biologiques dans les pays scandinaves, qui les commercialise sous ses marques. Biovence-Lazzaretti a remporté le trophée d’or de l’épicerie salée à Natexpo pour une "cup nomade" de couscous prêt en 5 minutes. L’innovation est ce qui permet de sortir du lot. Cette cuisson quasi instantanée va rendre un vrai service au consommateur nordique qui prend peu de temps pour déjeuner. Parce que les coûts de production français sont supérieurs à ceux de tous nos concurrents, notre atout premier à l'export est l'innovation. »

Jean-Marc Denan, qui vend les produits biologiques français à des distributeurs européens spécialisés, témoigne que le marché s’est durci. Il a vu s’accentuer la tendance des acheteurs à se déplacer peu, à privilégier les rencontres par vision conférence. « Les équipes sont réduites ; les décideurs sont submergés de mails et d’échantillons », constate-t-il, évoquant avec nostalgie le temps où ils allaient déguster en cuisine les produits envoyés. « Pour qui ne connaît pas encore d’importateur ou de distributeur, c’est devenu vraiment difficile de prendre contact », prévient-il.

Il conseille les grands salons spécialisés en bio que sont Biofach en Allemagne et, pour les pays scandinaves, la Nordic Organic Food Fair en Suède; des manifestations incontournables et rentables, « à condition d’avoir pris tous ses rendez-vous ; un salon se prépare bien un an à l’avance ».

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