Produits laitiers
Beurre, poudre : les indicateurs passent à l’orange
Après s’être fortement dépréciés en deux mois, les cours des ingrédients laitiers semblent se stabiliser. Une accalmie qui pourrait toutefois être de courte durée, la production mondiale étant dynamique face à une demande toujours perturbée.
Après s’être fortement dépréciés en deux mois, les cours des ingrédients laitiers semblent se stabiliser. Une accalmie qui pourrait toutefois être de courte durée, la production mondiale étant dynamique face à une demande toujours perturbée.
Les cours des ingrédients laitiers ont été fortement dégradés par la crise mondiale liée au coronavirus. Affectés dès mi-février par le déséquilibre entre le ralentissement de la demande et la croissance de l’offre, les cours de la poudre de lait écrémé ont ainsi reculé de près de 29 % en deux mois pour tomber à 1 870 €/t mi-avril. Après avoir bien résisté entre février et mars, les cours du beurre ont également plongé, perdant 620 € en deux semaines pour terminer à 2 600 €/t courant avril.
Légère embellie, mais des incertitudes qui restent fortes
L’attentisme qui était de rigueur sur le marché a récemment laissé place à un peu de stabilité. Les cours ont stoppé leur chute et ont même fait preuve d’un peu de fermeté ces dernières semaines, le marché enregistrant les premiers effets de l’aide au stockage privé annoncée par la Commission européenne. Autre facteur favorable à un certain retour à l’équilibre, le ralentissement de la collecte laitière française qui s’est opéré en avril, sous l’effet notamment de conditions climatiques sèches. Malgré ces signaux positifs, les perspectives à court terme restent incertaines. Les volumes mis en jeu par l’aide au stockage privé restent en effet limités, ne permettant un allégement que ponctuel du marché. À l’échelle de l’UE, la production devrait continuer de progresser au second trimestre, de sorte que le déséquilibre entre l’offre et la demande pourrait s’accentuer. Sur le marché mondial par ailleurs, la perspective d’un ralentissement économique généralisé ne préfigure pas d’une reprise de la demande au second semestre, d’autant plus que malgré la chute des cours, l’UE reste fortement concurrencée par les exportations des États-Unis, plus compétitives.