Belle campagne en vue pour la mirabelle de Lorraine
Après trois ans de mauvaises récoltes, cette saison de la mirabelle s’annonce bien. Les conditions climatiques du printemps ont favorisé un développement optimal des fruits en termes de qualité et de quantité.
Près de 10 000 tonnes : c’est le volume de la récolte que devrait afficher cette année l’IGP Mirabelle de Lorraine. « Grâce à une fécondation moyenne des arbres, mais aussi à une pluviométrie adéquate et un printemps frais avec des températures à moins de 27 °C, le taux de récolte devrait être de l’ordre de 70 à 85 %, explique Bruno Colin, directeur général de Vegafruits. C’est le taux idéal, car il promet des fruits d’une excellente qualité, avec un calibre généreux et une belle couleur. Pour mémoire, le gel du printemps 2008 avait fortement endommagé la production. L’année dernière, nous n’avions récolté que 30 % des fruits. » Vegafruits, union de trois coopératives fruitières (Jardin de Lorraine, Vergers de Lorraine et Côteaux Lorrains) représente 100 % de la production IGP et 40 % du marché global de la mirabelle en France.
L’IGP est applicable aussi aux fruits surgelés
La filière Mirabelle de Lorraine regroupe 350 producteurs qui exploitent 400 000 mirabelliers sur plus de 2 000 hectares. Planté à une densité de 200 mirabelliers par hectare, chaque arbre fournit près de 100 kg de mirabelles par récolte. La filière génère 1 500 emplois saisonniers et un chiffre d’affaires de près de 10 M€.La récolte 2009 débutera donc début août. « Il ne faut pas qu’il pleuve pendant la récolte, car les fruits peuvent alors éclater », prévient Bruno Colin. La récolte se fait mécaniquement sur toile, c’est-à-dire que l’arbre est secoué afin de faire tomber au sol les fruits mûrs. Ceux-ci sont ensuite ramassés à la main puis triés au pied de l’arbre.
Un tiers de la récolte est consacré à la consommation de fruits de table. Ils seront commercialisés durant 5 à 6 semaines après le début de la récolte. Les deux tiers restants sont destinés à l’industrie. « Les fruits peuvent être utilisés pour réaliser des confitures, de l’alcool ou encore des fruits au sirop. Ils peuvent également être surgelés », reprend le directeur de Vegafruits. En effet, la surgélation est un des débouchés les plus utilisés pour valoriser la production. D’ailleurs, en 2003, Vegafruits a créé une unité de surgélation qui lui a permis de constituer un stock tampon. C’est grâce à ce stock que la coopérative a pu assurer l’approvisionnement des industriels durant les trois années qui viennent de s’écouler et au cours desquelles les récoltes avaient été très mauvaises. « Cette méthode de conservation des fruits est idéale car elle ne dégrade pas la qualité du fruit et nous permet de prolonger les périodes de vente. Nous sommes très heureux car, depuis l’année dernière, notre IGP est également applicable aux fruits surgelés », se félicite Bruno Colin.
Outre la commercialisation sur les étals et auprès des industriels, l’union des coopératives cherche également à valoriser sa production à travers de nouveaux produits. « Nous sommes toujours à l’écoute des consommateurs et des nouvelles tendances. C’est pourquoi nous aimerions, cette année, populariser l’utilisation de la mirabelle dans les smoothies, commente Bruno Colin. Avant cela, nous avons décidé de lancer un produit innovant sur le marché du snacking avec les Cracky Fruits. » Présentés sur la dernière édition du Sial, les Cracky Fruits sont des fruits lyophilisés à consommer à tout moment de la journée. Pour l’instant disponibles en versions mirabelle et cerise, l’objectif de Vega Fruits est de rapidement étendre la gamme à la cerise noire et l’abricot.
Mais l’union de coopératives n’est pas la seule à chercher des solutions pour dynamiser ses ventes. En effet, d’autres initiatives privées pour le moins originales contribuent également au développement de la filière. C’est le cas notamment de La Maison de la Mirabelle qui a lancé, en décembre dernier, une eau de toilette baptisée L’Or du Verger, fabriquée à partir de l’essence des fleurs de mirabelliers. La version masculine de ce parfum a choisi comme icône Christophe Kempé, triple champion de handball (champion du monde, champion olympique et champion d’Europe) pour assurer sa promotion auprès des hommes « actifs et sportifs ».
« Fermes à haute valeur environnementale »
Au-delà du développement de la filière par le produit, les acteurs du secteur aspirent également à la nouvelle certification « Fermes à haute valeur environnementale ». En effet, la Meuse a été retenue pour élaborer la collecte de données nécessaires à la création de ce nouveau signe de qualité. Evoqué lors du Grenelle de l’environnement, ce label devrait voir le jour d’ici à 2012. « Nos vergers ont de nombreuses particularités. Parmi elles : l’utilisation de la variété d’origine des mirabelliers, mais aussi un enherbement des parcelles avec plus de 60 espèces d’herbes », conclut Bruno Colin.