Barrières Techniques - Les fromages français face à la réglementation chinoise

et bleu n’est pas lié à un problème sanitaire
ni à une forme de protectionnisme mais
à une réglementation inadaptée en cours
de révision.
Alors que la Chine revoit actuellement ses normes sur la sécurité alimentaire des fromages d’une part et sur les ferments d’autre part, les fromages à pâte molle et les bleus (camembert français et allemand, danablu danois, gorgonzola italien) d’importation ont dû essuyer des refus d’entrée sur le territoire. Tolérés jusqu’ici, ils subissent actuellement un dispositif législatif mis en place par les autorités sanitaires chinoises pour rassurer les consommateurs suite aux multiples scandales alimentaires.
Grâce à cette loi, le consommateur chinois peut interpeller les autorités sanitaires et être indemnisé pour un préjudice subi du fait d’une non-conformité par rapport à la réglementation en cours.
VERS UNE AUTORISATION PROVISOIRE
Une activité opportuniste lucrative s’est ainsi mise en place. « Nous indiquons sur les emballages des camemberts et du roquefort exportés vers la Chine, la liste des ferments utilisés, explique Eric Grande, directeur des affaires réglementaires du groupe Lactalis et président du CAFC, le Comité agroalimentaire France Chine. Or le Penicillium roquefortii, le Penicillium candidum et le Geotrichum candidum ne figurent pas sur la liste positive de ferments en application actuellement en Chine. » Dans ce contexte, le ministère de la Santé ne pouvait que suspendre l’importation de ces fromages le temps de finaliser les nouvelles normes. La représentation européenne s’est rapprochée des autorités chinoises pour trouver une solution réglementaire. Un séminaire se tiendra en décembre prochain à l’ambassade de France sous le patronage de l’Union européenne pour échanger scientifiquement sur les qualités fonctionnelles des ferments. Une autorisation de réimportation provisoire serait-elle possible ? « Nous l’espérons, répond Eric Grande, car contrairement à ce que certains ont pu écrire ou dire, le blocage n’est pas lié à un problème de sécurité sanitaire ni à une forme de protectionnisme, mais à une réglementation inadaptée dont les Chinois ont conscience même s’ils prennent le temps de l’évaluation dans un statut administratif très différent du nôtre » (lire la Revue Laitière Française, n°769, p. 4 et 5).