Oléoprotéagineux
Baisse des primes sur les places françaises en colza
Le marché physique français intègre la lourdeur des marchés européen et mondial, pesant sur les primes françaises et donc les prix du colza. Explications.
Le marché physique français intègre la lourdeur des marchés européen et mondial, pesant sur les primes françaises et donc les prix du colza. Explications.
Période du 30 janvier au 6 février. Les cotations du colza ont légèrement reculé sur les marchés physiques français, en raison d’un marché bien offert, que ce soit au niveau européen ou international. Si l’on observe la structure des prix sur Euronext, on remarque au 5 février 2018 que la cotation sur l’échéance mai, période de fin de campagne et donc structurellement déficitaire en offre de graines, affiche 345,50 €/t. Celle de l’échéance août, correspondant à la nouvelle récolte et donc structurellement bien pourvue en offre, s’élève à 344,25 euros la tonne (€/t), soit un niveau similaire à l’échéance mai, fait assez rare, et témoignant d’un marché qui anticipe une offre abondante jusqu’à la fin de la présente campagne 2017-2018. Le 6 février 2017, l’échéance mai 2017 cotait 415 €/t, et celle d’août cotait 389,25 €/t !
Rappelons que les surfaces hexagonales de colza sont en augmentation entre 2016 et 2017, passant de 1,4 million par hectare (Mha) à 1,54 Mha, selon Agreste (rapport de décembre). Dans ce contexte, les acheteurs hexagonaux ne se pressent pas et font baisser les primes. Un intérêt des industriels français et allemands est toujours présent, mais les achats se font surtout par à-coups. Au niveau mondial, plusieurs analystes s’attendent à une coupe de canola canadien à 22 millions de tonnes (Mt), contre 21,3 Mt d’après les services statistiques canadiens (StatCan) en décembre. Selon un rapport élaboré par ces mêmes services le 5 février 2018, les stocks canadiens s’élevaient à 14,1 Mt au 31 décembre 2017, en hausse de 5,7 % par rapport à l’an dernier à pareille époque, et constituant un record.
En Australie, des analystes s’attendent à une révision à la hausse de la production nationale de canola de 1 Mt, soit 3,5-4 Mt. Ensuite, la concurrence du biodiesel argentin continue de faire rage au niveau de l’UE, pesant sur les cours des huiles européennes. La chambre argentine des biocarburants estime que 600 000 t de biodiesel argentin ont été expédiées sur l’Europe entre septembre 2017 et janvier 2018. Enfin, les conditions climatiques s’améliorent en Amérique du Sud (soja), et les États-Unis sont en retard dans leurs ventes, pesant sur les cotations du soja sur Chicago.
Bonne tenue des prix du tournesol
Les cours du tournesol français ont bien résisté de leur côté, du fait notamment de la bonne tenue de l’huile européenne. Néanmoins, les affaires ne sont pas mirobolantes.