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Résultats
Après une année 2019 solide, Agrial freine sur les investissements

Le groupe coopératif normand affiche une bonne santé économie en 2019. Après une crise sanitaire influente, Agrial se montre prudent pour 2020 et réduit d’un tiers son plan d’investissement.

En 2019, Agrial a poursuivi sa dynamique engagée depuis plusieurs années : son chiffre d’affaires « a franchi la barre des 6 milliards d’euros », a annoncé le groupe coopératif normand lors de la présentation de ses résultats mercredi 1er juillet. En progression de 4,3 % sur presque toutes ses branches d’activité (voir graphique), il est porté par une croissance organique significative (+2,4 %) et une croissance externe (+1,9 %) liée à l’acquisition du cidrier britannique Aston Manor et du fromager allemand Rotkäppchen, mi-2018. Présent dans onze pays et fort de 12 500 adhérents et 22 000 salariés, Agrial conserve sa place de premier groupe coopératif français acquise en 2018.

Le groupe affiche ainsi de bons résultats avec un excédent brut d’exploitation qui s’établit à 225,5 millions d’euros (+3,7 %). Son résultat net recule de 9,7 % (52,1 millions d’euros) et le retour aux adhérents s’élève à 12 millions d’euros.

Les deux tiers de la rentabilité du groupe ont été réalisés grâce aux activités lait (2,5 milliards d’euros) et à la branche légumes et fruits frais (1,4 milliard d’euros). Le groupe a été favorisé par une meilleure conjoncture laitière que 2018 et la loi Egalim. Ses résultats ont notamment progressé grâce à l’ultrafrais et au marché des ingrédients laitiers (mozzarella, caséine, poudre). Agrial travaille actuellement au redéploiement de sa gamme Grand Fermage.

Il y a une vraie place entre le bio et le conventionnel

Côté légumes, Agrial a resserré son activité en cédant sa marque Florette en Suisse et en Italie. Le groupe a également investi dans des serres de production en Angleterre pour renforcer l’approvisionnement local de ses usines et pour soutenir son nouveau partenariat avec McDonald’s UK. Aussi, Agrial mise beaucoup sur le développement de sa nouvelle gamme Agrilogique, garantissant « zéro résidu de pesticides » sur une dizaine de productions de 1re et 4e gamme. « Il y a une vraie place entre le bio et le conventionnel. De nouveaux légumes vont venir étayer la gamme », explique Ludovic Spiers, directeur général d’Agrial.

Sur un marché français toujours en décroissance, le groupe coopératif a revu sa gamme Loïc Raison en 2019 pour en améliorer la qualité. Si ce travail commençait à porter ses fruits en début d’année, le Covid-19 a coupé net cet élan avec l’arrêt de la restauration hors domicile (RHD) et une baisse des ventes en GMS.

L’année a aussi été marquée par des acquisitions dans la branche viandes avec le rachat des sociétés de charcuterie La Bresse et Sibert, permettant au groupe de renforcer son pôle et assurer un équilibre entre ses différents produits carnés.

Enfin, la branche agricole d’Agrial a réalisé une performance similaire à celle de 2018, caractérisée par une bonne moisson estivale et le lancement réussi de son réseau de magasins de proximité lamaison.fr. Cependant, « les dérèglements climatiques et les contraintes réglementaires » ont affecté les résultats 2019 et le groupe table sur une baisse de 25 % de ses récoltes en 2020 en raison d’un automne pluvieux et d’un printemps très chaud.

Au global, les cinquante-cinq marques propres du groupe représentent désormais un tiers du chiffre d’affaires alimentaire d’Agrial et les principales d’entre elles enregistrent de belles progressions entre 2018 et 2019. L’année précédente a aussi été marquée par l’arrivée des marques Soignon et Florette au palmarès des cinquante marques préférées des Français, établi annuellement par Kantar. « C’est une grande satisfaction, car les marques sont pour nous un levier essentiel de création de valeur », développe Arnaud Degoulet, président d’Agrial.

Affectée mais résiliente pendant la crise

« Nous passerons la crise », poursuit-il. Le groupe a su faire preuve de résilience pendant l’épidémie de Covid-19 grâce à son modèle « multispécialiste », ses réseaux de distribution très diversifiés (GMS France, 29 % ; GMS hors France, 17 % ; RHD, 21 % ; industrie et exportation, 33 %) et la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble de ses collaborateurs.

-7 % de chiffre d’affaires pendant la crise sanitaire

Son chiffre d’affaires agroalimentaire a toutefois chuté de 7 % pendant le confinement. Les ventes en GMS ont progressé en France (+7 %) et hors de l’Hexagone (+5 %), avec un recentrage de l’offre sur des produits simples pour suivre la demande. La situation a été plus difficile pour l’industrie et l’exportation (-10 %), notamment sur le marché du lait, et la RHD (-35 %) qui a failli entraîner l’arrêt de l’usine de Perpignan du groupe. « Une baisse supportable », atteste Agrial qui encaisse aussi un recul de performance de 20 % en raison des surcoûts industriels et logistiques et la réorganisation du travail en usine induites par la crise.

Un plan d’investissement réduit de 25 à 30 %

La crise du Covid-19 laisse toutefois des marques avec un plan d’investissement 2020 revu à la baisse de 25 à 30 %. « Face à l’absence de visibilité sur les 18 prochains mois, nous allons rester prudents. Il y aura peut-être du report en 2021 pour ne pas handicaper les résultats 2020 », explique Ludovic Spiers. Agrial va aussi réduire ses embauches, sans établir de plan social.

Toutefois, le groupe ne renonce pas à la reconstruction de sa fromagerie de Luçon, incendiée en février, et ses projets de développement à Herbignac. L’ambition : se spécialiser dans la poudre de lactosérum et les fromages ingrédients.

Développer le bio

Après le lancement réussi de la marque de produits laitiers bios 300 & Bio et d’une gamme de porc bio en 2019, le groupe coopératif va passer sa gamme de cidre Écusson (30 % de son activité cidricole) sous le label Agriculture biologique. « Nous mettons beaucoup de moyens en interne et travaillons avec les OP sur la question. Nos adhérents sont aussi demandeurs d’une agriculture plus vertueuse et la mécanique se lance assez vite », explique Ludovic Spiers, directeur général d’Agrial. Le développement du bio n’est toutefois pas toujours aisé selon les régions. Ainsi, si la conversion des vergers et des productions animales est « assez facile », l’entreprise s’avère encore trop technique pour la culture de légumes frais en Normandie.

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