Année 2016 délicate pour le rayon surgelé
Les fabricants de produits surgelés ont subi en 2016 un recul de leurs ventes en volume et en valeur, aussi bien en GMS qu’en restauration. La faute à un climat capricieux et à un manque d’investissements.
L’année 2016 a été qualifiée de « délicate » par Les Entreprises des glaces et des surgelés (EGS), organisation regroupant 38 fabricants, lors de sa convention annuelle le 30 mars à Paris. Le marché des surgelés hors glaces a vu ses ventes reculer de 0,7 % à 9 milliards d’euros pour un volume en retrait de 1,3 % à 2 millions de tonnes, selon les estimations de EGS et du Syndigel (syndicat fédérant les entreprises du commerce et de la distribution des aliments conservés par le froid). En cause : un été médiocre qui aurait entraîné une baisse de la consommation des glaces et d’une manière générale une moindre fréquentation du rayon grand froid. La chute concerne aussi bien le circuit de la distribution – avec une baisse des ventes de 0,6 % en volume à 970 000 t et de 1,3 % en valeur à 5,4 milliards d’euros – que celui de la restauration hors domicile avec un recul plus prononcé en volume de 1,4 % (à 1,07 Mt) et une relative stabilité en valeur à -0,1 % (à 3,625 milliards d’euros).
Certes, comme Julia Burtin, strategic insight manager chez Kantar Worldpanel, l’a signalé lors de la Journée Grand Froid, depuis la forte croissance de 2009-2010, le marché des surgelés semble plafonner. Début 2013, le scandale dit du horsegate avait même secoué les professionnels du secteur. En 2016, le panéliste a noté une dégradation de la fréquence en magasin (21,4 passages par an, contre 21,6 l’an dernier), du niveau d’achat (35,5 kg/ménage contre 36) et du budget (184,9 contre 188,50 euros). Un phénomène qui pourrait s’expliquer par le manque d’investissements dans le rayon surgelé. En 2016, le linéaire a été réduit de 1,2 %, l’investissement média a reculé de 9 % et les ventes en promotions ont régressé de 0,1 %, note Julia Burtin.
Déconsommation dans le cœur de cible familial
Si les circuits de la distribution comme le online et les supermarchés ont affiché une croissance, les enseignes à dominante marques propres (ex-hard-discount) et les circuits spécialisés ont marqué le pas l’an dernier. Par famille de produits, les résultats se sont avérés très contrastés. Les pizzas, produits à base de pomme de terre et repas rapides ont progressé respectivement de 5 %, 1,5 % et 0,9 % en volume quand les produits à base de viande, volaille ou gibier reculaient de 3 %. Et aux deux extrémités : en haut les produits apéritifs ont connu une très forte progression (+7,6 %), et en bas les catégories des produits de la mer, des soupes et des aides culinaires salées ont respectivement enregistré -7,7 %, -8,7 % et -9 %.
Fait inquiétant pour le secteur professionnel : la problématique de déconsommation dans le cœur de cible familial une nouvelle fois observée par Kantar Worldpanel. Ainsi, les familles avec un adolescent ou un jeune adulte ont réduit leur niveau d’achat de 1,2 % l’an dernier et les familles avec un enfant de 2,2 %.
« Pour éviter la stagnation, nous devons, avec nos clients, animer sans cesse le secteur, proposer des innovations et ne pas réduire le linéaire. Promouvoir, rénover l’image et la qualité de notre technologie pour permettre d’attirer les consommateurs et en particulier les millennials », commente Luc Darbonne, nouveau président des Entreprises des glaces et surgelés.