ALLEMAGNE
OGM : Greenpeace en pleine manip’.
L’industrie alimentaire a peur… de la peur des consommateurs à l’égard des OGM. L’étiquetage des produits vient d’entrer en vigueur après plus de 15 ans de débats. Mais actuellement cet étiquetage ne sert pas à déterminer le libre choix des consommateurs, mais plutôt de repoussoir pour faire disparaître ces produits de l’offre commerciale. Même les produits n’en contenant pas doivent être signalés, à l’exception du lait et de la viande provenant d’animaux nourris aux OGM. Certains commencent à dire qu’on va trop loin, tant on n’a rien appris de nouveau sur les éventuels risques pour la santé que feraient courir ces produits. En Allemagne, Greenpeace ne recule devant rien pour donner de l’impact à sa croisade anti-OGM. On sait que l’organisation a déjà publié une « liste noire » des entreprises ne renonçant pas publiquement aux OGM. Elle diffuse maintenant à 860 000 exemplaires une brochure outrageusement anxiogène : « Que vient faire un gène de rat dans la salade ? » On imagine l’effet sur la masse des lecteurs ! Or jamais personne n’a eu le début de l’idée de pareille manipulation génétique. La vérité est que des chercheurs ont essayé de savoir comment on peut augmenter la teneur en vitamine C de la salade, et ils ont utilisé pour cela de nombreux gènes en spécifiant bien : aux seules fins de recherches fondamentales. Mais Greenpeace a rapidement compris quel profit il pouvait médiatiquement tirer d’une telle approximation. Évidemment cela ne rehausse pas le débat, ni ne facilite pas une appréciation objective de ces questions. La schizophrénie allemande sur ce sujet devient totale ! La ministre de la Recherche Bulmahn (SPD) finance à coups de millions la recherche sur le génie génétique vert. Mais Renate Kunast (agriculture et défense des consommateurs) fait tout pour que l’étiquetage des OGM vire au boycott. Le chancelier appelle l’Allemagne à l’innovation, surtout en biotechnologies ; Künast interdit à ses services d’encadrer scientifiquement les premiers grands essais d’OGM.