Alimentation infantile : la fin de l’âge d’or ?
Depuis avril 2008, le marché de l’alimentation infantile en France connaît une rupture sans précédent. Le développement de l’allaitement maternel, la crise économique et la concurrence du « non spécifique » sont évoqués par les industriels pour expliquer ce retournement de tendance. Chez Blédina, on parle de restructuration avec un plan de départ volontaire de 80 personnes. Mais selon un membre du comité central d’entreprise, « le business va bien. Le climat social se dégrade surtout depuis le rachat de Numico ». L’usine de Brive va bénéficier de 40 millions d’euros d’investissement pour accroître sa compétitivité sur les petits pots en verre, actuellement en progression car moins chers que les bols et les assiettes. Déjà présents sur les laits de croissance (22 % de parts de marché), les distributeurs tentent dans ce contexte d’imposer leurs marques propres. Après Monoprix (Bout’chou), Système U vient de lancer « U tout petits ». Ce qui inquiète peu Nestlé et Blédina, qui se partagent 80 % du marché. Sur le haut de gamme, l’arrivée de nouveaux intervenants n’émeut pas plus les deux leaders. Alors que l’Allemand Hipp se diversifie vers les laits infantiles, Distriborg lance sa marque Bjorg sur le segment. « L’alimentation infantile fait partie des projets sur lesquels on va investir à l’avenir », annonce Anne Pouplier, responsable communication du groupe. L’offre bio ne représente que 3 % en volume des ventes de « baby food » en France, contre 50 % en Grande-Bretagne.