Affichage environnemental : le calcul de l’ACV inadapté à l’alimentaire
La méthode ACV, analyse de cycle de vie, est souvent utilisée pour évaluer l’impact environnemental de biens et services. Mais elle est inadaptée pour les produits alimentaires, selon un rapport du CESIAe – Comité d’Expertise Scientifique Interdisciplinaire sur l’Affichage Environnemental.
La méthode ACV, analyse de cycle de vie, est souvent utilisée pour évaluer l’impact environnemental de biens et services. Mais elle est inadaptée pour les produits alimentaires, selon un rapport du CESIAe – Comité d’Expertise Scientifique Interdisciplinaire sur l’Affichage Environnemental.
L’affichage environnemental, concrétisé par l’outil Ecobalyse promu par le gouvernement, s’appuie sur des outils de calculs développés selon la méthode dite « d’analyse de cycle de vie » (ACV), ou Product Environnemental Footprint (PEF). Une expertise indépendante, sollicitée par l’UFC-Que Choisir et approuvée par le Ministère de la transition écologique, a été menée par le CESIAe – Comité d’Expertise Scientifique Interdisciplinaire sur l’Affichage Environnemental, un comité regroupant des sociologues, agronomes, écologues et géographes.
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Pourquoi la méthode ACV est inadaptée à l’alimentaire
« L’analyse menée démontre que l’ACV-PEF est un socle méthodologique inadapté pour l’affichage environnemental des produits agricoles et alimentaires », peut-on lire dans le rapport. En effet, elle ne prend pas en compte les interactions au sein des différents biotopes propres au secteur agricole. L’unité « par kg » génère des biais (un kg de soda n’a pas le même intérêt pour le consommateur qu’un kg de viande ou de pomme). Cette unité au kg peut pousser à l’adoption de pratiques délétères pour la biodiversité par exemple en intensifiant l’agriculture.
Cette méthode, définie comme générique et applicable partout, ne permet pas d’appréhender la complexité des systèmes de production agricole. La Commission européenne ne la recommande plus depuis le 22 mars 2023.
Quelles sont les recommandations des experts ?
Les experts rappellent qu’il est possible de réaliser des évaluations environnementales sans recourir à l’ACV, mais plutôt à des méthodes d’évaluation quantitative des impacts environnementaux sur les outils déjà développés par les communautés scientifiques spécialisées. Il faut s’adapter aux secteurs et aux échelles.
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Les experts insistent sur la nécessité de fournir un vaste échantillon de résultats sur des produits réels, contrastés en termes de pratiques de production et d’approvisionnement aux scientifiques et associations qu’elles puissent en évaluer la pertinence. L’exemple de Planet-Score est mis en avant par les rédacteurs du rapport.
Lire le rapport complet :