Accord de libre-échange UE Chili : ce que ça change pour les produits agricoles
Le Parlement européen a voté l’accord de libre-échange avec le Chili. Il est fortement redouté par la volaille
Le Parlement européen a voté l’accord de libre-échange avec le Chili. Il est fortement redouté par la volaille
Mis à jour le 01/03 avec réaction d'Interbev
Le Parlement européen a ratifié l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Chili ce jeudi 29 février, juste avant de valider aussi celui négocié avec le Kenya.
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Craintes sur les exportations agricoles chiliennes
Un accord d’association était déjà en place depuis 2002. Il est source d’opportunité pour les filières laitières européennes. Les filières bovine et ovine s’inquiètent, tout comme la volaille française. Le quota de poulets importés depuis le Chili passerait de 18 000 à 40 000 tonnes par ans, sans clause miroir. A noter qu’en 2020, l’aviculture chilienne avait connu des défaillances sanitaires telles que l’Europe avait suspendu ses importations en provenance de ce pays.
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Accord de libre échange UE-Chili : voici les résultats des votes des eurodéputés Français👇
Merci @JDecerle, seul macroniste à avoir voté contre !
Ça en dit long sur le décalage entre les paroles et les actes de la majorité présidentielle. pic.twitter.com/ekhnit0cXa— Christophe Clergeau (@clergeau) February 29, 2024
« La création de nouveaux contingents comme celui pour les préparations de fruits fixé à 10 000 t, pour l'huile d'olive à 11 000 t » est aussi dénoncée par la FNSEA.
Interbev dénonce une trahison
"Une véritable trahison pour la filière élevage", c'est ce que dénonce Jean-François Guihard, président d'Interbev, dans un communiqué où l'on peut aussi lire "en l'absence de clauses miroirs, ce nouvel accord permet aux agriculteurs chiliens de bénéficier d'avantages concurrentiels indiscutables, leurs normes sanitaires, environnementales, de bien-être animal et de traçabilité étant bien en deçà de celles imposées par l'Union Européenne." Interbev dénonce par ailleurs le mécanisme de ratification, le split, qui permet de valider la partie commerciale du traité sans en passer par la ratification de chaque état membre. Une technique qui pourrait aussi être adoptée pour faire passer le très controversé accord avec le Mercosur.
Quotas d'importation de produits agricoles du Chili pour l'UE dans le cadre de l'accord
Viande bovine | Augmentation du quota de 2 000 tonnes |
Viande ovine | Augmentation du quota de 4 000 tonnes |
Viande porcine | 9 000 tonnes (augmentation du quota) |
Volaille | 38 000 tonnes (doublement du quota) |
Préparation de fruits | 1 000 tonnes (nouveau quota créé) |
Kiwi, pomme | Libéralisation, plus de quotas |
Huile d'olive | 11 000 tonnes (nouveau quota créé) |
Ethanol | 2 000 tonnes (nouveau quota créé) |
Jus de pommes | 2 000 tonnes |
Ail | 2 000 tonnes |
Le Chili n'est pas un partenaire clé de l'UE
Au regard des volumes consommés actuellement dans l'UE, la plupart de ces quotas ne sont pas à même de déstabiliser le marché européen. Le Chili n'est qu'au 21éme rang des fournisseurs de l'UE. Mais ce qui inquiète les opérateurs agricoles, c'est la multiplication de ces accords bilatéraux. De plus l'accord avec le Chili, est contrairement aux annonces européennes, très peu contraignants. Aucune mesure miroir, des clauses sur la durabilité assez vagues (réduction du gaspillage, amélioration du bien-être animal...) sans objectif chiffrés. Le point clé de l'accord est, pour l'UE, de sécuriser ses approvisionnements en lithium.