Abattoir : Montmorillon se revitalise
Malgré un tonnage stabilisé depuis 2002, soit plus de 4 700 tonnes, les dirigeants de l’abattoir de Montmorillon, dans la Vienne, s’inquiètent de la montée des taxes d’équarrissage évaluée à 107,42% en deux ans.
La SAEM gérante s’est félicitée du tonnage semestriel publié lors de sa dernière assemblée générale : 378 tonnes supplémentaires au 30 juin par rapport à 2003. L’an dernier, l’abattoir municipal avait abattu 3,38 % moins d’ovins (3 748 tonnes avec 189 394 animaux traités) mais 11,70 % plus de bovins (562 tonnes avec 1 409 bêtes), le principal utilisateur étant la Covimo, prenant en charge 87,60 % de l’activité. L’emploi a grimpé en cinq ans, passant de 27 personnes en 1998 à 35 actuellement.
Tout irait bien sans une perte estimée à 10 000 euros, due majoritairement à une taxe d’équarrissage montée en flèche.
« Nous déplorons 85 455 euros de dépenses pour l’élimination des déchets, confirme le président de la SAEM, Guillaume de Russé. Il n’y a aucune concurrence dans l’équarrissage local et nous sommes obligés de payer le prix demandé, poursuit Guillaume de Russé. Cependant, nous allons chercher à limiter ce coût en adaptant notre outil. Nous avons acheté une désergoteuse. Nous nous équipons aussi d’une nouvelle plate-forme de pesée plus précise ».
L’avenir semble placé sous de meilleurs auspices à Montmorillon. Car, au-delà des chiffres, on note l’intérêt porté à l’établissement par les filières régionales, et l’arrivée de nouveaux clients. Ainsi de l’ULF (Union Libre Limousine) qui apporte une centaine d’animaux hebdomadaires dans un abattoir qui va traiter désormais 60 % d’ovins et 40 % de bovins. De quoi encourager les exploitants dans cadre du Plan National des Abattoirs, qui demandent à passer de 5 000 à 9 000 tonnes par an. Cerise sur le gâteau, les investissements programmés : 1,5 million d’euros pour des aménagements techniques divers.