33 118 emplois agroalimentaires du Grand-Est menacés ?
Les associations régionales des industries agroalimentaires (ARIAs) du Grand Est craignent un gros impact lié à l’inflation et tirent la sonnette d’alarme.
Les associations régionales des industries agroalimentaires (ARIAs) du Grand Est craignent un gros impact lié à l’inflation et tirent la sonnette d’alarme.
![Franck Leroy, président du Grand Est, entouré des présidents des associations régionales de l'agroalimentaire.](https://medias.reussir.fr/lesmarches/styles/normal_size/azblob/2023-10/1694199133610.jpg.webp?itok=mis59bat)
« Toutes les entreprises alimentaires mises en avant lors de la période Covid-19 étaient perçues avec un enjeu vital. Aujourd’hui, nous avons le sentiment d’être pointés du doigt. » Angélique Guilleminot, présidente du club « Savourez la Champagne-Ardenne », qui fait partie des associations régionales des industries agroalimentaires (ARIAs) du Grand-Est résume bien les sentiments de frustration et de crainte ressentis par l’ensemble des adhérents.
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Ces derniers, dans un communiqué de presse du 13 octobre, affirment se sentir pressurisés par la conjoncture économique qui les empêche de faire face aux surcoûts de production : une consommation des ménages en baisse de 4,1% au premier semestre 2023, une inflation à 5,6%, des hausses de l’énergie, des matières premières et des salaires, sans oublier la baisse des volumes vendus en grande surface et les difficultés de recrutement. En un mot, la peur, notamment pour l’avenir des 33 118 salariés de l’agroalimentaire de la région.
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« Les marchés mondiaux baissent mais nos entreprises alimentaires sont engagées par contrat auprès de leurs propres fournisseurs qui les contraignent en raison de dates de validité négociées incompressibles. Or, si l’Etat veut que les produits agroalimentaires baissent, il faut permettre aux entreprises d’acheter des matières premières moins chères, ce qui se répercutera, à terme, sur les prix des produits », précise la communiqué de presse.
Jouer la carte RSE
Face à la situation économique instable, les PME agroalimentaires du Grand-Est ont décidé de s’investir davantage dans la RSE afin d’impliquer davantage les salariés mais surtout de marquer des points auprès de la grande distribution qui fait de la RSE un critère de sélection. Avec l’ambition de créer des filières de qualité. Mais problème soulevé par les adhérents eux-mêmes lors d’une réunion à Châlons-en-Champagne en septembre dernier : L’application d’une RSE engendre une baisse des marges des PME et les met en difficulté supplémentaire à concurrencer les géants du secteur.
Répondre aux critères de la grande distribution et déployer des moyens pour motiver les salariés, tout en restant compétitif, voilà une sacrée équation à résoudre pour les ARIAs du Grand Est. La partition va être difficile à jouer.