Épicerie sucrée
Les confiseurs se relèvent difficilement de la crise
Hors chewing-gums, le secteur de la confiserie retrouve peu à peu ses niveaux de vente d’avant la crise, mais doit faire face à l’inflation et aux ruptures d’approvisionnement des matières premières.
Le secteur de la confiserie a souffert de la crise sanitaire en 2020 et prend son temps pour se remettre en selle, tout en faisant face à de fortes perturbations de son activité. Les difficultés d’approvisionnement en aliments et en emballage, l’inflation des matières premières et la pression de la grande distribution provoquent des tensions économiques très fortes. « Avant la crise, le marché de la confiserie était atone, avec une très faible croissance du marché en volume et une déflation sur les prix depuis plusieurs années », précise Pascal Zundel, président de Confiseurs de France. Puis la pandémie est arrivée et a entraîné avec elle l’effondrement du marché.
En plus de la fermeture des épiceries où étaient vendues des confiseries à forte valeur ajoutée, les consommateurs ont aussi délaissé ces produits en GMS.
Un redressement complet pour 2022
Si le marché est toujours en retrait entre juin 2020 et juin 2021, affichant des ventes à 1,022 milliard d’euros (-0,2 %), hors chewing-gums, le secteur se redresse doucement. Au deuxième trimestre 2021, les ventes de toutes confiseries confondues (chewing-gums inclus) sont en croissance de 7,5 % en valeur par rapport à la même période de 2020. Elles sont portées par la catégorie des petites confiseries de sucre qui affichent +19,3 % au deuxième trimestre 2021, alors que leur évolution est de -5,6 % entre juin 2020 et juin 2021. « Nous sommes sur un redressement que nous espérons complet pour 2022, hors chewing-gums », indique Pascal Zundel.
Le chewing-gum est la catégorie qui a le plus souffert : celle-ci affiche une chute des ventes la plus importante, entre juin 2020 et juin 2021 (-14 %) et une reprise la plus timide, sur le deuxième trimestre 2021 (+4,4 %). Au total, les ventes de confiseries sur l’ensemble du premier semestre 2021 sont en croissance de 8,5 % par rapport à la même période 2020.
Des tensions très fortes
Comme beaucoup de secteurs agroalimentaires, celui de la confiserie fait face à un niveau d’inflation des matières premières sans précédent, entre 15 et 20 %, contre 2 % en temps normal. « Beaucoup d’entreprises ne savent pas comment répercuter ces augmentations. La grande distribution acceptera-t-elle une revalorisation des prix ? » s’interroge Pascal Zundel. Le secteur doit composer avec des ruptures fréquentes en acide citrique, ingrédient essentiel pour la fabrication des confiseries. Ces inconnues ternissent les perspectives de reprise de l’activité des confiseurs qui ne savent pas dans quelles conditions de rentabilité ils opéreront.
Afin de poursuivre sa relance, le secteur se tourne vers la montée en gamme de la confiserie, par la réduction de la liste d’ingrédients, un développement de produits plus sains et des emballages plus vertueux, et regarde vers le marché international. Les ventes à l’export n’ont par ailleurs que très peu repris pour les confiseurs français. En cause, les prix des conteneurs vers la Chine, l’un des clients internationaux majeurs de la filière, qui ont doublé, voire triplé.