Fraude alimentaire
Le secteur des herbes et des épices appelé à améliorer ses pratiques
Les résultats du plan de contrôle européen sur les pratiques frauduleuses dans le secteur des herbes et des épices ont été rendus publics. Complexes, les chaînes d’approvisionnement doivent travailler sur de meilleurs contrôles.
Le 25 novembre 2021, le réseau européen de lutte contre la fraude alimentaire (EUCCP) a publié son rapport du plan de contrôle coordonné des herbes et épices. Il donne suite à une enquête menée par la Commission européenne, Europol et les autorités compétentes des États membres, sur des allégations de falsification intentionnelle dans le secteur des herbes et des épices dans vingt-trois pays européens. Le réseau met en avant la complexité de la chaîne alimentaire des herbes et épices culinaires qui laisse de « nombreuses opportunités de falsifier les herbes et les épices culinaires afin d’améliorer les gains économiques », est-il écrit dans ce rapport.
Des conclusions utiles aux activités de contrôle
Des tests analytiques ont été réalisés sur des échantillons prélevés pour déterminer la prévalence de certaines non-conformités potentielles et pratiques illégales. Un autre aspect était d’identifier à quelle étape de la chaîne les manipulations frauduleuses sont le plus fréquemment observées. « Les autorités d’inspection des aliments et les exploitants du secteur alimentaire peuvent profiter de ces connaissances, car elles permettront de mieux cibler les activités de contrôle et de renforcer les mesures préventives pour lutter contre la fraude alimentaire », explique l’EUCCP. Le réseau précise qu’à ce jour, il s’agit là de « la plus grande enquête sur l’authenticité des herbes et épices culinaires en termes de pays participants (21 États membres de l’UE plus la Norvège et la Suisse) et d’échantillons analysés ».
17 % des échantillons suspects
Au global, le taux d’échantillons suspects était de 17 % (323 sur un total de 1 885 échantillons analysés), un taux « inférieur à ce qui était précédemment rapporté dans la littérature scientifique ou par les institutions nationales de contrôle des aliments », selon les conclusions du réseau. La chaîne d’approvisionnement de l’origan était la plus vulnérable, avec 48 % des échantillons suspects, dans la plupart des cas avec des feuilles d’olivier. Ce taux descend à 17 % pour le poivre, 14 % pour le cumin, 11 % pour le curcuma et 11 % pour le safran. Le taux de suspicion le plus faible (6 %) a été trouvé pour le paprika/piment. La majorité des échantillons suspects contenait du matériel végétal non déclaré. Dans 2 % des échantillons d’épices analysés, des colorants non autorisés ont été détectés. Un échantillon contenait un niveau élevé de chromate de plomb. Dans deux échantillons de cumin, quarante-cinq d’origan et quatre de poivre, des composés de cuivre supérieurs à la limite maximale de résidus pertinente fixée par le règlement (CE) n° 396/2005 ont été trouvés.
McCormick appelle la profession à se saisir de ces conclusions
Suite à la publication de ce rapport, le groupe McCormick appelle à la mobilisation de la profession. Le groupe a procédé à un examen approfondi de ses protocoles de prévention et d’atténuation de la fraude alimentaire et a également analysé ses produits en vente au détail par des laboratoires d’analyse indépendants. « Aucune preuve de pratiques frauduleuses » n’a été détectée, explique le groupe. Il appelle les autres acteurs du secteur des herbes et des épices à « améliorer les moyens de détecter et de signaler les activités suspectes », « travailler avec tous les acteurs concernés pour explorer les moyens d’aider les consommateurs à identifier facilement les produits authentiques et sûrs ».