Filière caprine
Le chevreau cherche à limiter sa dépendance aux exportations
La filière chevreau est ambitieuse pour les années à venir. Elle souhaite toucher de nouveaux consommateurs français et valoriser le produit pour une consommation toute l’année.
La filière chevreau, qui effectue plus de la moitié de son chiffre d’affaires à l’étranger, a connu des difficultés dans ses ventes au début des confinements, difficultés qu’elle a su surmonter. Ces évènements ont une nouvelle fois prouvé sa forte dépendance à l’exportation. C’est pourquoi elle poursuit ses efforts pour accroître sa présence sur le marché français, en valorisant la viande de chevreau et en désaisonnalisant sa consommation.
« Depuis 25-30 ans, la baisse de consommation en France est compensée par l’exportation, on a besoin de repositionner le chevreau sur le circuit français. Nous avons mené une réflexion à la suite de la période Covid. La traduction par les volumes suivra dans les 2 à 3 ans », a informé le président de la section caprine d’Interbev, Franck Moreau, lors d’une interview aux Marchés.
Étude en cours sur les attentes des consommateurs
L’évènement Goatober fait partie des actions menées pour « renforcer la présence du chevreau dans l’esprit du consommateur ». L’opération vise à promouvoir la viande de chevreau de 6 mois et plus, auprès des restaurateurs et du grand public à d’autres périodes de l’année que les pics de consommation des fêtes de Noël et de Pâques. Ils ont travaillé avec la restauration pour mettre en avant le produit et montrer aux consommateurs que la viande de chevreau peut être cuisinée. « La cuisine à la maison s’est consolidée et les jeunes montrent de la curiosité, on compte s’appuyer là-dessus », a souligné Franck Moreau.
Une réflexion sur un nouveau modèle de vente avec un changement de la découpe et des portions de viande a été effectuée. ValCabri est une étude en cours menée sur trois ans par la filière sur les attentes du consommateur. « Il reste encore une action à mener en direct avec des consommateurs recrutés sur trois villes en France. On leur présente la viande crue, cuisinée et on évalue l’appréciation, le ressenti par rapport au goût et à la cuisson. C’est un travail qui va nous servir pour axer nos actions et présenter le chevreau différemment », précise-t-il.
Des stocks 2020 assainis
La filière étudie également les flux commerciaux et la consommation du chevreau au Portugal afin d’adapter au mieux son offre. La Grèce est en première position en nombre de cheptels, là où la France est troisième. Ce pays pourrait être une menace pour la France qui exporte principalement vers le Portugal, mais aussi vers l’Espagne et l’Italie.
La période Covid a perturbé les ventes de l’année 2020 par la création de surstock. Aujourd’hui, ce problème a été résorbé par la campagne de Pâques 2021. « On est sur quelque chose de stable sur les débouchés. On a connu une petite baisse au printemps en volume de 5 % qui a permis d’assainir le marché. La collecte du chevreau dans les fermes a été difficile et les éleveurs ont modifié leur gestion des accouplements dans leur élevage. Les chèvres ont été plus conduites en lactation longue et peu ont été en reproduction. Ce qui a amené moins de chevreaux à l’abattage et permis d’assainir les stocks », a expliqué Franck Moreau.