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UFC-Que Choisir, Greenpeace et WWF France s'attaquent aux promesses des labels et signes de qualité alimentaires

UFC-Que Choisir, Greenpeace et le WWF France ont présenté le 28 septembre les résultats de leur étude sur la véracité et les impacts des labels et des signes de qualité alimentaire. Les AOP, le Label Rouge et la certification HVE sont dans leur viseur. Pour les associations, les promesses ne sont pas tenues, une révision "s'impose".

UFC-Que Choisir, Greenpeace, Basic et WWF France ont défini des exigences à destination des décideurs publics sur les labels et les signes de qualité alimentaire
© Greenpeace

UFC Que Choisir a mené une étude sur les différents labels alimentaires avec Greenpeace et le WWF France. Présentée le 28 septembre, cette étude avait comme objectif de vérifier si les labels et démarches sont fiables et peuvent constituer des repères lors des achats.

Les SIQO étudiés ne seraient pas conformes à leurs signes pour 3 AOP fromagères sur 8 étudiées et pour 2 filières Label Rouge sur 4 analysées, selon les trois associations. Quant aux démarches en lien avec la certification environnementale ils ne seraient pas fiables sur leurs impacts environnementaux et socio-économiques, estiment l'UFC-Que Choisir, WWF France et Greenpeace. Les organisations affirment que les professionnels sont surreprésentés dans l’examen des cahiers des charges et des contrôles.

Elles appellent ainsi à un arrêt du soutien public envers la Haute Valeur Environnementale (HVE), à une révision des cahiers des charges et de la gouvernance des signes officiels, à intégrer des critères de durabilité environnementale et socio-économique dans les démarches valorisées et à renforcer les contrôles.

 « On souhaite que le gouvernement modifie la gouvernance dans le cadre des signes officiels. On veut qu’elle soit révisée » sont les propos du Président de l’UFC-Que Choisir, Alain Bazot, revenus à plusieurs reprises lors de la conférence du 28 septembre tenue par les ONG. « Il faut que des études d’impact soient réalisées et des contrôles mis en œuvre. C’est tout l’intérêt de ces signes de retrouver une véritable confiance des consommateurs » a-t-il évoqué.

Arnaud Gauffier, Directeur des Programmes du WWF France, a précisé : « On ne peut pas dire tel ou tel label a une intention de tromperie, ce n’est pas notre travail mais l’inflation de labels fait que les consommateurs sont complètement paumés. Même dans les AOP et les Label rouge il y a une telle hétérogénéité que les consommateurs sont perdus ».

Focus sur l’étude AOP et Label Rouge

Dans un premier temps, UFC-Que Choisir a vérifié la conformité des démarches aux exigences pour les signes avec une reconnaissance officielle (Label Rouge, AOP) et analyser les causes de non-conformités. « L’idée est de conforter avec la mise en œuvre. Est-ce que les promesses sont tenues ? Est-ce que les produits qui bénéficient de signes officiels sont de qualité supérieure ? », se demande l'association.

Sur 8 AOP fromagères étudiées, seulement 5 garantissent des conditions de production traditionnelles et une réelle typicité par une proportion minimale de vaches de races locales, l’usage de lait cru et d’une alimentation sans fourrage fermenté. « Derrière un même signe peut se cacher des fromages qui vont s’affranchir des 3 critères déterminants. » C’est le cas du Saint nectaire, du Cantal et Munster AOP, indique l'étude.

 «le porc Label Rouge va se glisser du côté du porc industriel plutôt que du côté du porc de qualité supérieure»

Un total de 12 viandes Labels Rouges ont été étudiées et réparties sous des catégories : bœuf, veau, porc, poulet. Selon UFC-Que Choisir, le poulet Label Rouge est celui qui respecte le plus les exigences en termes de races, d’alimentation de qualité, de parcours en extérieur et d’âge d’abattage élevé, définissant la qualité supérieure du produit. L’association a pointé du doigt le veau Label Rouge et plus fortement encore le porc Label Rouge. L’alimentation de qualité semble être le seul critère indispensable à être validé pour ce dernier.

« On regarde ce qui est déterminant pour la qualité supérieure et si ce qui est déterminant est présent dans le cahier des charges, le porc Label Rouge va se glisser du côté du porc industriel plutôt que du côté du porc de qualité supérieure » a commenté Alain Bazot lors de la conférence. Il a ajouté : « Il peut se cacher des différences selon la race. Le label ne joue pas son rôle d’identification de produit meilleur pour le porc. Pourquoi tant d’écart pour un même signe de qualité ? La création de ces cahiers des charges dépend de l’initiative des professionnels. »

En effet, l’association a émis un avis sur l’origine de la défaillance. Les enregistrements et contrôles gouvernés par les professionnels seraient en cause. « Les contrôles sont trop peu indépendants », les organismes certificateurs décernés par l’Inao sont liés aux professionnels de la filière. Ils ajoutent également que les professionnels définissent eux-mêmes les exigences de leur cahier des charges.

Focus sur l’étude environnementale et socio-économique des démarches

Les organisations GreenPeace et WWF France, en lien avec le cabinet Basic, se sont penchés sur une évaluation des démarches publiques et privées. « Notre étude est inédite, elle est systémique, on a été au-delà des cahiers des charges, on a cherché à aller au-delà de l’environnemental en évaluant les dimensions socio-économiques » sont les propos de Joseph D'halluin, chargé de campagne agriculture de Greenpeace France.

Il s’avèrerait que les démarches liées à l’agriculture biologique (comme AB, Bio Equitable en France) aient des résultats positifs sur différents enjeux : la santé humaine, la qualité des sols, les ressources en eau, la biodiversité, la qualité de l’air et le bien-être animal.

«Les premières demandes sont de conditionner le soutien public»

Alors que les démarches liées à la certification environnementale auraient les effets positifs les plus faibles sur l’environnement et les dimensions socio-économiques, la certification HVE est particulièrement visée par les organisations.  « Ils ont les mêmes aides que le bio par la PAC c’est une aberration de notre point de vue » a communiqué Joseph D'halluin. « Les premières demandes sont de conditionner le soutien public avec les impacts et pas de simples attentions » a-t-il poursuivi.

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