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L’Ademe fait le point sur l’expérimentation de l'affichage environnemental

Comme prévu par la loi du 10 février 2020, une expérimentation a été lancée par le gouvernement et copilotée par l’Ademe sur l’affichage environnemental. Le bilan doit être rendu au Parlement à l’automne.

Il n'existe aucun consensus à l'heure actuelle sur la manière de réaliser l'affichage environnemental. © Ademe
© Ademe

Après une première réunion des parties prenantes en février 2020, un appel à projets a été lancé, proposant à tout acteur public ou privé de contribuer au projet d’expérimentation sur l’affichage environnemental. À ce stade, vingt projets ont été déposés : Adepale, Atla BearingPoint, Carrefour, Crystalchain, Eiko, Elior, Experoil, Innit, Interbev, Invitation à la ferme, Itab, Karbon, Kisaco, La Note globale, L’Empreinte, Les Mousquetaires, OpenFoodFact, Yuka et Yukan.

Les différentes contributions montrent la complexité et l’intérêt des filières pour le sujet. « Les contributions permettront d’apporter un éclairage sur différents aspects : les indicateurs, les formats d’affichage, les modalités de mise en œuvre et les effets/impacts des dispositifs sur les populations cibles », indique l’Ademe. Un groupe de travail sur les indicateurs devrait déjà rendre des notes sur le sujet dès le mois prochain.

Des préoccupations diverses selon les acteurs

« Cela confirme le fort intérêt pour le sujet d’acteurs très divers, avec des préoccupations variées. En fonction des projets, l’objectif est différent. Certains veulent un affichage pour encourager les entreprises à faire de l’écoconception ou améliorer leurs pratiques, quand d’autres voudraient un dispositif simple et accessible à tous », explique Vincent Colomb, expert en évaluation environnementale à l’Ademe.

L’expérimentation sera suivie d’un bilan qui sera transmis au Parlement à l’automne 2021, comprenant une étude de faisabilité et une évaluation socio-économique de ces dispositifs.

Quel choix politique ?

Ce sera ensuite aux politiques de se prononcer sur quels dispositifs choisir. Un affichage par catégorie de produits, par filière, en prenant en compte ou non une note sur la biodiversité alors qu’elle « est encore difficile à quantifier ». Fait-on une pondération par rapport à l’impact sur le climat ou l’eau, sur le stockage du carbone ? « Les sujets sont riches et les débats nombreux. Il y a à ce jour qu’un seul consensus sur le fait qu’il faut se mettre d’accord sur un affichage pour harmoniser les pratiques », explique l’expert de l’Ademe, mais les différentes parties prenantes ne sont pas d’accord sur la manière de le faire. « Il faut se projeter sur un dispositif évolutif avec une gouvernance à construire, à l’instar de ce qui est fait avec le Nutri-Score qui a évolué par rapport à sa version initiale », estime-t-il.

À ce stade, « aucun arbitrage n’a été fait », assure l’Ademe. Il y a en tout cas de nombreuses attentes et inquiétudes des filières.

Un comité de pilotage interministériel

Un comité de pilotage a été mis en place associant les ministères de la Transition écologique, de l’Agriculture et de l’Économie, ainsi que l’Ademe et l’Inrae. À celui-ci, s’ajoutent un comité scientifique de 20 chercheurs indépendants et un comité des partenaires regroupant les syndicats, organisations professionnelles, les ONG de consommateurs et environnementales et les entreprises. Ce futur affichage environnemental entend fournir une information claire, homogène et lisible sur l’impact environnemental de la fabrication et de l’acheminement des produits. La loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire prévoit que l’affichage environnemental soit basé principalement sur une analyse du cycle de vie, ce qui n’exclut pas d’autres méthodes complémentaires. C’est d’ailleurs ce que souhaitent bon nombre de filières, comme la viande ou les produits biologiques.

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