161 € la cotation du veau mâle laitier, un record historique
Les prix des petits veaux laitiers battent un record historique, ce qui est inattendu à cette période l’année. Le manque d’offre explique cette envolée des cours.
Les prix des petits veaux laitiers battent un record historique, ce qui est inattendu à cette période l’année. Le manque d’offre explique cette envolée des cours.

Un veau mâle, type laitier, de 45 à 50 kg, s’échange en cette semaine 5 à 161 € en moyenne, selon les prix constatés sur les foirails relayés par FranceAgriMer. Sur tous les marchés en vif, les commentaires sont les mêmes, « très forte demande », « cours en hausse », « commerce actif ». Pourtant le mois de janvier est d’habitude seulement synonyme de début de la hausse des cours, alors que les mises en place correspondent à des sorties de veaux de boucherie pour le début de l’automne, période où la demande de viande de veau se réveille.
Des prix trois plus élevés que l’an dernier
Mais 161 € pièce, ce n’est pas seulement un record pour janvier, presque le triple de l’an dernier, même date (55 €). C’est aussi un niveau historique, qui dépasse le précédent record de 147 € atteint en juin 2018. C’est d’ailleurs en juin que les cotations des veaux laitiers culminent habituellement puisqu’elles correspondent à des besoins des intégrateurs, pour des abattages en fin d’hiver, alors que l’offre diminue.
Baisse des naissances de veaux
"À l’origine de cette envolée des cours se trouvent les disponibilités limitées en veaux laitiers", explique l’Idele dans sa dernière note de conjoncture. En cumul sur 11 mois, les naissances de veaux disponibles pour l’engraissement (tous les mâles, et les femelles croisées lait viande) ont reculé de 2 % par rapport à l’an dernier.
Les besoins des intégrateurs français résistent
Moins d’un million de veaux de boucherie ont été abattus en 2024. Les prévisions de l’Idele sont à une nouvelle baisse de la production de veau de boucherie en 2025, quoique moins prononcée que les années précédentes, alors que les cours des veaux restent élevés.
Les importateurs espagnols au rendez-vous
Mais ce qui fait avant tout grimper les prix des petits veaux français, c’est la demande espagnole, qui capte 88 % des exportations françaises. Et les prix espagnols ont aussi grimpé à contre-saison, battant aussi des records. La demande est au rendez-vous car les engraisseurs espagnols doivent répondre à une très forte demande en jeunes bovins, que ce soit en Europe ou vers le Maroc et l’Algérie.
Faute de petits veaux français, l’Espagne développe ses achats auprès de l’Irlande, de l’Italie et du Portugal. La part des veaux français est tombée à 49 % en 2024 (10 mois) contre 53 % en 2023 et 56 % en 2022, relaie l’Idele.