Bœuf : où va aller la viande brésilienne privée du marché chinois ?
Le Brésil ne peut plus exporter vers son premier client, la Chine, du fait d’un embargo.
Le Brésil ne peut plus exporter vers son premier client, la Chine, du fait d’un embargo.
Très dynamiques sur la première partie de l’année, les envois de viande bovine du Brésil vers la Chine chutent du fait de l’embargo mis en place après la détection de deux cas atypiques d’ESB.
Les opérateurs brésiliens ont rapidement cherché des alternatives, d’autant plus que le marché intérieur brésilien n’est pas porteur. Le pays souffre des conséquences économiques de la crise sanitaire et la consommation n’y est pas dynamique. D’autres importateurs clés, comme le Japon ou la Corée du Sud, n’autorisent toujours pas le bœuf brésilien. En revanche, il semble que les États-Unis fassent figure de débouché prometteur. En effet, les achats américains au Brésil ont bondi de 183 % en cumul sur les dix premiers mois de l’année, rapporte l’USDA. Les États-Unis ont réouvert leur marché au bœuf brésilien l’an dernier, après un embargo de plus de deux ans.
Limitation de la production au Brésil
Les volumes concernés ne sont néanmoins pas à la hauteur des envois auparavant dirigés vers la Chine, de l’ordre de 0,5 à 1 million de tonnes par an. Dans ce contexte, le secteur de la viande brésilienne a annoncé ralentir son activité fin octobre, abandonnant toute espoir d’une levée rapide de l’embargo. D’autant plus que les discussions avec la Chine pour la levée de l’embargo semblent laborieuses. Certains opérateurs ont rapporté à Reuters que le géant asiatique ne se presse pas pour trouver une solution, car il dispose déjà d’important stocks de viande, notamment porcine, et que les tensions géopolitiques entre les deux pays compliquent la situation. Les envois de contrebande via le Vietnam et Hong Kong semblent augmenter pour satisfaire la demande des importateurs, révèle le Financial Times.