Aller au contenu principal

Viande
Porc bio : 2021, année d’ajustement pour le marché français

Le marché du porc bio se trouve actuellement dans une phase d’ajustement avec une surproduction et le basculement de la demande qui déséquilibre la valorisation des différentes pièces.

La fin d’année 2020 et la nouvelle année 2021 seront une période d’ajustement pour le porc bio. © Dominique Poilvert
La fin d’année 2020 et la nouvelle année 2021 seront une période d’ajustement pour le porc bio.
© Dominique Poilvert

La France a vu sa production de porcs biologiques se développer à forte allure ces dernières années. Face à une demande sociétale grandissante, et en parallèle un manque d’offres, les conversions en production biologique se sont multipliées. Entre 2016 et aujourd’hui, le nombre de truies biologiques reproductrices a bondi de 71 %. L’Hexagone comptait ainsi plus de 600 fermes avec des truies reproductrices bios en 2019, selon l’Agence bio.

Un marché actuellement en déséquilibre

Cependant, avec cette vague de conversion, le marché du porc bio est actuellement en plein déséquilibre. « La fin d’année 2020 et la nouvelle année 2021 seront une période d’ajustement » estime Corentin Hamard, responsable filière bio de Cooperl, lors de la webconférence sur le porc bio organisée par l’Institut du porc (Ifip) et l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) le 16 décembre 2020.

La filière porcine biologique est désormais sur une phase de net ralentissement des conversions comme ce fut le cas entre 2012 et 2014, quand elle a été déstabilisée par un excédent d’offres.

« Nous avons pris la décision d’arrêter le développement de porcs biologiques. Il n’y aura pas d’installation de nouveaux producteurs le temps que le marché se rééquilibre pour absorber la production qui a été mise en place », a déclaré Antoine Forêt, président de Bio Direct.

L’enjeu de l’équilibre matière demeure de taille

Le marché de la viande porcine biologique est un peu moins porteur à l’heure actuelle. Si la charcuterie prédomine avec notamment le jambon cuit qui représente environ 38 % de la demande totale, les ventes de ces produits tendent à se complexifier. Pour Corentin Hamard, on assiste à un changement de paradigme. Historiquement, le jambon était extrêmement demandé et permettait de valoriser une grande partie de la carcasse. Or c’est moins le cas maintenant. « Le jambon bio devient plus compliqué à vendre. Les filières porcines biologiques ont intérêt à changer leur équation économique pour basculer la plus-value sur d’autres pièces qui sont de plus en plus demandées à l’instar des poitrines et des épaules », estime Corentin Hamard.

Les jambons en provenance de l’étranger menacent la filière

S’ajoute à cela la concurrence de la part des autres grands producteurs européens de porcs bios. Le jambon danois, en particulier, continue de trouver sa place sur le marché hexagonal. Et ce, d’autant plus que le premier producteur de porcs bios en Europe (représentant 36 % du cheptel porcin bio européen en 2018) présente une forte capacité à faire baisser les tarifs et mise sur une logique d’exportation vers le marché français qui est bien plus rémunérateur, surtout sur ce produit.

La concurrence danoise n’est pas la seule à craindre. L’Espagne compte aussi doubler le développement de sa filière porcine biologique. Le pays a déjà mis en place une production importante et prévoit d’expédier des volumes élevés de produits finis qui pourraient se retrouver sur le marché français !

Les plus lus

poule pondeuse en élevage
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 5 juillet 2024

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés un lundi sur deux et couvre une période de deux semaines. La CPR…

petit veau noir laitier
Les prix des petits veaux laitiers ont-ils renoué avec la normale ?

On le ressentait déjà l’an dernier, mais 2024 fait office de confirmation, les prix des petits veaux laitiers semblent…

camion cooperl
Enquête antidumping de la Chine : Cooperl confirme le risque pour la filière

Le groupe coopératif breton exporte effectivement du porc vers la Chine; et affiche son inquiètude à la perspective de l'…

Hélène Courades
Viande : « Il faut redonner à tous les maillons de la chaîne des leviers de compétitivité »

Hélène Courades, directrice de Culture Viande, revient pour Les Marchés sur les grands enjeux de la filière viande,…

Jean-François Loiseau
Un agriculteur à la tête de l’Ania, qui est Jean-François Loiseau

L'association nationale des industries alimentaires (Ania) a élu son nouveau président, Jean-François Loiseau, ce qui met…

Pascale Thebault
« Concurrence déloyale des abattoirs communautaires », Quintin Viandes ferme

L’abattoir qui traite des bovins, porcs, ovins et caprins dans les Côtes d’Armor va fermer ses portes, une décision soudaine…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 704€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio