Viande
Agneau : une conjoncture inédite
À l’approche de Pâques, les cours des agneaux français ont entamé leur habituelle hausse saisonnière, mais ils partaient déjà de très haut et pourraient bien atteindre des niveaux inédits… au risque de décourager certains consommateurs.
À l’approche de Pâques, les cours des agneaux français ont entamé leur habituelle hausse saisonnière, mais ils partaient déjà de très haut et pourraient bien atteindre des niveaux inédits… au risque de décourager certains consommateurs.
Quel niveau de prix l’agneau atteindra-t-il à Pâques, le 4 avril prochain ? Certainement des sommets, au vu des records battus depuis mai 2019. D’autant plus que le Ramadan débute dans la foulée, le 13. Difficile néanmoins d’anticiper la tenue de la demande pour ces deux périodes de consommation. Les Français se retrouveront-ils pour fêter Pâques en famille ? Le couvre-feu sera-t-il levé pour les repas du Ramadan ? Si le flou règne du côté de la demande, l’offre paraît limitée.
Un marché déficitaire
Certes, les abattages ont bondi de 12 % en janvier, selon Agreste. L’activité semble être restée dynamique en février. En effet, les disponibilités étaient ponctuellement plus larges puisque selon les données Douanes rapportées par FranceAgriMer, la France a envoyé en Espagne, en décembre, 20 400 agneaux de moins qu’en 2019. Ces agneaux de lait ont donc alimenté les outils français, sans pour autant encombrer un marché déficitaire en agneaux d’herbe.
Sur le marché de la viande, pas non plus d’encombrements. La réorientation de la demande vers la grande distribution et les boucheries traditionnelles bénéficie respectivement aux agneaux Lacaune et aux signes de qualité. Dans le même temps, la viande importée est moins présente. Nos achats au Royaume-Uni ont ainsi reculé de 14 % l’an dernier, selon AHDB. C’est ce marché déficitaire qui entraîne ces records de prix. Ils pourraient bien avoir un effet indésirable, en décourageant certains consommateurs, notamment les plus jeunes, d’acheter une viande onéreuse, qu’ils ne savent pas toujours cuisiner. Une campagne cofinancée par l’UE cherche actuellement à les séduire, avec des recettes sur les réseaux sociaux.