À près de 11 €/kg, les prix de l’agneau battent un record historique avant Pâques
Les prix de l’agneau progressent chaque année avant Pâques. Depuis plusieurs années, ils pulvérisent leurs précédents records, ce qui sera encore le cas en 2025, alors que l’offre est en retrait à cause des problèmes sanitaires et que la demande est correcte.
Les prix de l’agneau progressent chaque année avant Pâques. Depuis plusieurs années, ils pulvérisent leurs précédents records, ce qui sera encore le cas en 2025, alors que l’offre est en retrait à cause des problèmes sanitaires et que la demande est correcte.

10,92 €/kg, c’est le prix moyen pondéré (PMP) des agneaux calculé par FranceAgriMer en semaine 15. Un niveau de prix qui n’a jamais été atteint, y compris lors du précédent record historique enregistré en décembre dernier (10,64 €/kg). L’an dernier, deux semaines avant Pâques, le PMP des agneaux s’affichait à 9,44 €/kg soit 12,7 % de moins que cette année. C’est près de 28 % de plus que pour Pâques 2023. Ce niveau de prix est même près du double de celui atteint pour Pâques 2017.
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Une offre française d’agneaux très réduite
« La Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) a déjà conduit à une perte d'environ 10% de la production d’agneau nationale » explique, par communiqué, la coopérative Arterris, qui rapporte des taux d’infertilité et de mortalité importants chez ses adhérents, de l’ordre de 6 à 7 %.
« La Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) a déjà conduit à une perte d'environ 10% de la production d’agneau nationale »
Sur les 13 premières semaines de l’année, les abattages d’ovins chutaient ainsi de 11,2 % par rapport à l’année dernière, selon les remontées Ovinfos publiées par Interbev. Les données consolidées d’Agreste, qui portent sur le mois de février, indiquent une diminution des abattages d’agneaux de 7,9 % sur un an, et de 14,9 % par rapport à la moyenne quinquennale.
Reprise de la pression épidémique FCO
Avec le redoux, les culicoïdes, vecteurs de la FCO, font leur retour. Certes, les éleveurs du sud de la France ont vacciné contre les sérotypes 4 et 8 mais le sérotype 3, cantonné pour l’heure dans le nord de la France, pourrait faire son arrivée, comme le sérotype 1, présent en Espagne, explique Arterris qui a mis en place un plan de soutien pour ses adhérents. La coopérative aide les éleveurs à racheter agnelles et brebis avec des prêts et soutien les nouveaux installés sur les plans techniques, financiers et administratifs.
Une demande de viande ovine bien présente
La remontée des prix des agneaux, après le traditionnel creux de janvier et février, a été assez rapide à cause du début du Ramadan, avant de se tasser. Pour Pâques, les opérateurs jugent que la flambée des prix pourrait bien ne pas trop enrayer la consommation. D’une part, car la fête se trouve cette année pendant les vacances scolaires des trois zones, augurant de rassemblements familiaux. De plus, car les Français consomment assez peu d’agneau pendant l’année, et donc pourraient bien ne pas bouder la tradition pour Pâques.
« Si l’agneau demeure un produit d’exception, les Français restent attachés à cette tradition festive »
« Si l’agneau demeure un produit d’exception, les Français restent attachés à cette tradition festive et sont, en général, prêts à en assumer le coût », juge-t-on chez Arterris, mais les alternatives, comme la viande bovine, ou la volaille festive, ou encore les importations pourraient être plébiscitées.
Les importations en vif pourraient être limitées
Les importations d’agneaux vivants en provenance d’Espagne étaient attendues au rendez-vous, les envois vers le Maroc devant être limités, le roi ayant appelé à ne pas sacrifier à la tradition pour l’aïd, le 5 juin prochain, mais le récent appel d’offres algérien pourrait limiter les envois.
Les importations de viande ovine étoffent le disponible
Quant aux importations en provenance d’Océanie, les commandes ont déjà été passées de longue date. Certes, la production néo-zélandaise est en recul mais l’Australie dispose d’offres records à l’exportation.
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En Irlande, les prix ont remonté à partir de la fin mars, l’offre étant en net repli. Au Royaume-Uni, la baisse de la production s’accompagne d’une baisse de la demande, les niveaux tarifaires atteints étant considérés comme prohibitifs par une partie de la population.