William Saurin, nouveau chapitre
L’avenir de l’ex-empire construit au fil des années par Monique Piffaut est désormais quasiment bouclé. Six mois après le décès de l’atypique femme d’affaires et la mise à jour d’une escroquerie de grande ampleur à base de fausses factures, l’un des plus importants groupes agroalimentaires français, Financière Turenne Lafayette, va être vendu par appartements, contrairement aux souhaits de son ex-patronne. Cooperl reprend les activités du pôle charcuterie (Madrange, La Lampaulaise de salaisons, Paul Prédault, Les Salaisons de l’Arrée et Montagne noire), les marques et ses 1 600 salariés. Une opération qui ne sera pas sans conséquences dans l’univers de la charcuterie en renforçant fortement la coopérative. Reste à savoir si le groupe gardera à terme tous les sites industriels. Et déjà les syndicats de salariés s’inquiètent de l’avenir de certaines usines. Une partie du pôle traiteur frais, Tradition Traiteur (pâtes fraîches et quenelles) et Luison (pâtes fraîches), part dans le giron de Pastacorp, ce qui devrait contribuer à structurer ce marché très concurrentiel. Très convoité, le pôle plats cuisinés (950 salariés, société William Saurin, Julien Mack, Soulié Restauration, Conserverie du Languedoc, CCC Périgord) devrait finalement être repris par le duo Cofigeo (holding de Raynal et Roquelaure) et Arterris. Là encore, cette opération annonce un bouleversement dans le secteur des plats cuisinés appertisés avec le rapprochement des concurrents de toujours Raynal et Roquelaure et William Saurin. Deux entités n’ont pas encore trouvé de solutions : les salades Geo à Ablis et les pizzas Som’Baker à Rancourt. Mais le dossier a sérieusement avancé. Une « bonne chose » pour de nombreux fournisseurs empêtrés dans cette affaire depuis plusieurs mois, en espérant que leurs dettes soient en bonne partie remboursées. Une bonne chose aussi de manière générale pour l’agroalimentaire qui a subi pendant de nombreuses années les prix très bas pratiqués par les marques de Monique Piffaut et surtout ses produits sous MDD. De quoi tirer le marché vers le haut, à moins que la distribution n’aille, du coup, s’approvisionner à l’étranger…