Vouloir d’achat
Certains évoquaient cette thèse depuis déjà plusieurs mois, l’Insee vient de la confirmer : en 2011 le pouvoir d’achat des Français ramené à l’unité de consommation a baissé de 0,1 %, après une hausse de 0,3 % en 2010. En période de crise économique, cette chute a été plus symbolique que réellement significative. Elle pourrait toutefois le devenir en 2012 avec une baisse de 1,2 % annoncée le 26 juin par l’Insee, qui se réfère à l’impact des hausses d’impôts. Mais revenons à 2011. Contrairement aux idées reçues, si l’on déduit les dépenses « préengagées », le pouvoir d’achat s’est même inscrit en hausse de 0,3 %, les dépenses contraintes ayant bénéficié d’une météo clémente (et donc d’une diminution des dépenses de chauffage) et d’une moindre hausse des loyers. Autre enseignement du bilan annuel de l’Insee : sans surprise, les Français ont confirmé leur comportement d’écureuil (avec un taux d’épargne à 16,1 % contre 15,9 % en 2010). Ces premières observations tendent à montrer que si les Français ont commencé à moins consommer, c’est davantage par manque de vouloir d’achat que par perte de pouvoir d’achat. Pour preuve, malgré leurs inquiétudes quant au contexte économique, les Français n’ont pas hésité en 2011 à augmenter de 16,4 % leurs achats d’ordinateurs et de périphériques et de 22,8 % leurs dépenses en téléphones mobiles. Pour se changer les idées, ils n’ont pas lésiné sur les dépenses en produits de jardinage (+4 %) et équipements de sport, de camping et de plein air (+3,2 %). Si les dépenses en habillement et chaussures ont rechuté de 1,2 %, la consommation de produits alimentaires s’est maintenue à +1 %. Malgré la crise, retrouver de la croissance n’est pas impossible pour ce secteur cher aux Français. Aux professionnels de trouver les ressorts (innovations « service », « plus » gustatif, ingrédients naturels…) pour activer le vouloir d’achat des consommateurs.