Victimes de la guerre des promotions
Fleury Michon n’est pas au mieux de sa forme. Le groupe vendéen a annoncé le 30 août un bénéfice net pour le premier semestre 2017 divisé par cinq, un résultat opérationnel négatif de 1,2 million d’euros (contre +13,3 M€ pour la même période l’an passé) et une marge nette réduite à 0,5 %. Des contre-performances provenant principalement de la dégradation du pôle « libre-service GMS » touché par « une hausse importante des matières premières, principalement le jambon de porc qui a atteint des niveaux de cours historiquement élevés, et qui n’a pas été répercutée auprès des clients de la grande distribution ». Le groupe encaisse aussi des baisses dans d’autres activités – le surimi et le traiteur –, mais il est surtout victime de mauvaises relations commerciales avec ses clients distributeurs. Pour redresser la barre, on imagine que tous les signaux sont en alerte maximale chez Fleury Michon depuis plusieurs mois. La direction évoque aujourd’hui la mise en œuvre d’un plan appelé Renaissance « concernant tant les domaines de l’organisation que le processus d’innovation, l’offre et la compétitivité », avec réduction des frais de fonctionnement et une « première revalorisation des tarifs » auprès de la GMS. La grande distribution, parlons-en. A-t-elle gonflé ses marges au profit de l’industriel et réussi à en tirer des gains ? On sait que le rayon charcuterie est globalement rentable pour les enseignes, à la différence de nombreux autres. Passer des hausses de tarifs pourrait signifier rogner sur ces marges pour la distribution, qui n’affiche pas des résultats exceptionnels (à l’exception de E.Leclerc). Carrefour a ainsi vu son bénéfice net chuter de 39,5 % au premier semestre. En cause, des marges et des profits en repli en France mais aussi en Europe. Dans l’Hexagone, l’enseigne annonce une marge en baisse de 70 points de base dans un « marché fortement concurrentiel et promotionnel ». Le nouveau patron, Alexandre Bompard, est « en train de travailler à un plan de transformations ». Les résultats d’Auchan ne sont pas brillants non plus. La guerre des promotions commence à faire de beaux dégâts. Les états généraux de l’alimentation arriveront-ils à la stopper ?