Viande bovine : quelles voies de sortie de crise ?
La crise bovine met en lumière les difficultés structurelles de la filière. Côté amont, les éleveurs manquent de perspectives. Interbev leur promet une meilleure segmentation du marché, avec une valorisation des races à viande, et un contrat-type entre acheteurs et éleveurs, prioritairement pour les jeunes bovins. Côté aval, les entreprises d’abattage et de transformation peinent à équilibrer leur comptes. Le bœuf français cède du terrain, handicapé par des distorsions de concurrence. Rien qu’en frais de main-d’œuvre, le différentiel avec l’Allemagne représente 8 centimes par kilo, selon le Sniv-SNCP, qui soutient un « mémorandum pour une nouvelle compétitivité ». Des mesures nationales, comme la taxe d’abattage ou certaines règles anti-ESB, creusent encore l’écart avec les viandes étrangères. Un récent rapport de Philippe Rouault livre une analyse similaire. Le délégué interministériel propose de favoriser l’accroissement de la taille des PME. Il recommande « un effort radical de modernisation et de robotisation des abattoirs » ou encore le développement d’ateliers de jeunes bovins et une meilleure finition des vaches de réforme par les éleveurs. Les solutions pressent. Si la demande en viande bovine stagne, l’offre évolue. Le renouvellement du cheptel allaitant semble préoccupant. D’après les chiffres de la BDNI, les effectifs femelles reculent dans les catégories 12 à 24 mois (- 6,6 %) et 24 à 36 mois (- 2,7 %).