Usine du futur : la Bretagne dans les starting-blocks
La plateforme Improov de l'association Clarte, à Laval, propose aux IAA des services d'ergo-conception par la réalité virtuelle.
La diffusion de l'idée d'usine agroalimentaire du futur relève du concept d'émulation permanente pour stimuler la création. Il existe des financements d'État (lire page 12) et des projets collaboratifs en Europe (FoodManufuture par exemple) comme en France. Les salons professionnels constituent aussi le lieu idéal pour illustrer le concept. En association avec Bretagne Développement Innovation, agence de développement économique du conseil régional de Bretagne et Valorial, pôle de compétitivité de l'aliment de demain, le Carrefour des fournisseurs des industries agroalimentaires (Cfia) de Rennes traitera du sujet, pour la troisième édition consécutive, du 11 au 13 février prochains. Avec une thématique précise : après la robotique-cobotique, en 2013, place à la réalité virtuelle au service des IAA. Différents équipementiers et intégrateurs proposeront des solutions technologiques en ce sens.
La robotisation est en marcheL'idée d'usine agroalimentaire du futur est plus qu'une opération de communication. C'est un concept bien réel et, en la matière, l'Ouest agroalimentaire n'a pas à rougir des performances technologiques de ses process. « Le renouvellement du parc industriel dans l'Ouest a peut-être été moins élevé qu'ailleurs (moindre rentabilité et maturité des marchés), mais la robotisation est en marche et les outils sont à la pointe », commente Jean-Luc Perrot, directeur de Valorial. Évidemment, les modèles industriels diffèrent selon les pays. Les opérateurs du nord de l'Europe ont tendance à massifier leurs outils pour travailler de grandes séries. Leurs homologues de France et plus particulièrement du Grand Ouest choisissent de travailler une segmentation plus marquée. « Les process coûtent forcément plus cher dans ce cas, mais ils doivent aussi permettre de dégager une marge plus importante », poursuit Jean-Luc Perrot.
Automatisation : l'enjeu du désossageExemple : dans l'industrie de la viande – fer de lance de l'agroalimentaire breton avec 39 % du chiffre d'affaires des IAA bre-tonnes (19 milliards d'euros en 2010) – les process évoluent en permanence pour rester compétitifs sur le marché européen. Lorsque les solutions technologiques manquent, comme dans le cas de l'automatisation du désossage dans les abattoirs-découpe de porcs, elles manquent partout en Europe. En fait, « tous les opérateurs industriels cherchent les solutions techniques qui leur permettront de réduire l'énergie et les rejets, et d'améliorer la productivité et le bien-être du personnel », explique Jean-Marc Thouelin, conseiller technologique à l'Institut Maupertuis (Rennes), centre de ressources en technologies industrielles.
Ce mouton à cinq pattes, les assembleurs de lignes et de process en créent tous les jours ou presque. En Bretagne, leur univers se compose d'un peu plus de 200 sociétés (8 200 emplois) travaillant dans les capteurs de mesures et de contrôles ; les automatismes ; la robotique ; l'échange de données informatisées ; etc. La Meito, association des opérateurs en électronique, informatique et télécommunications de l'Ouest a mené l'enquête, il y a un an. À l'époque, il s'agissait d'illustrer le poids d'un marché dans le cadre d'un programme qu'elle anime.
Du 11 au 13 février prochains à Rennes, au Carrefour des fournisseurs de l'industrie agroalimentaire (Cfia), des centaines d'exposants proposeront leurs nouveautés. Une ressource précieuse pour l'industrie du Grand Ouest en quête de compétitivité. Au-delà du high-tech, des solutions existent déjà pour améliorer l'efficacité de l'usine à chaque maillon de la chaîne. Témoignages.
“ Aller chercher dans d'autres univers les solutions de demain ”
Ce programme appelé AgrETIC a pour but de renforcer la compétitivité des filières agricoles et agro-alimentaires par le développement des technologies de l'information et de la communication. « Il faut que les entreprises soient en veille technologique pour aller chercher dans d'autres univers industriels les solutions technologiques de demain pour leur secteur », poursuit Jean-Luc Perrot. Le directeur de Valorial sait que les industriels sont prêts, compte tenu des contraintes industrielles spécifiques qu'ils rencontrent. Il conviendra de s'attarder sur l'IAA connectée, c'est-à-dire utilisant ces technologies qui permettent de relier en permanence les industriels à leurs donneurs d'ordre. C'est une question stratégique pour la Bretagne, car elle intègre la chaîne logistique dont la maîtrise est essentielle.