Sur les marchés à terme et physique, une certaine nervosité est à noter pour les céréales, dans un contexte d’augmentation des échanges. Mais la baisse du dollar risque de durcir la rivalité au détriment du blé européen qui, pour l’heure, se porte encore bien.
Période du 22 au 28 septembre. Depuis notre dernière chronique, le marché des céréales est resté nerveux, marqué par de fortes fluctuations de prix, notamment ceux du blé. Cette volatilité s’exprime sur le marché à terme européen (Euronext) et sur le marché physique par des écarts de cours quotidiens de 2 à 4 euros. Cela s’est traduit entre nos cotations du 21 et celles du 28 par un écart, en baisse, de 11 euros. Les fondamentaux du marché ont certes été ajustés dans le rapport du 23 septembre du CIC (Conseil international des céréales), mais leurs grandes lignes demeurent, à savoir une production mondiale estimée, comme en août, à 644 millions de tonnes (Mt), une prévision de consommation maintenue à 657 Mt, des échanges augmentés de 2 Mt à 119 Mt et un stock réduit de 1 Mt à 183 Mt, en retrait de 13 Mt sur 2009-2010, mais néanmoins le troisième plus gros de ces dix dernières années.
La baisse du dollar relance la rivalité avec les États-Unis
Nuance cependant, les stocks chez les principaux exportateurs sont revus en baisse de 2 Mt, à 54 Mt. Face à l’augmentation des échanges précitée, les exportateurs disposant des stocks ne craignent pas de ne pas être sollicités. Parmi eux : la France et les États-Unis, qui jusqu’à présent se sont partagés sans heurts les marchés abandonnés par la Russie. Mais la baisse du dollar risque de durcir la rivalité au détriment du blé européen qui, pour le moment, se porte bien. Les attributions de certificats ont encore dépassé les 500 000 t la semaine dernière et les embarquements ne se relâchent pas, alors que les prix fluctuent ponctuellement dans une fourchette de 10 euros. À l’heure où nous écrivons ces lignes, on attend le résultat d’un nouvel appel d’offres égyptien. Il permettra de juger si le blé français est resté compétitif sur cette destination malgré la baisse du dollar.
Le stock mondial de maïs en baisse
Considérant la baisse de la récolte américaine, le CIC a réduit de 5 Mt ses estimations de production mondiale de maïs, à 824 Mt (56-58 Mt pour l’UE), ce qui constitue toujours un record. Mais la consommation, reconduite à 837 Mt, en constitue un autre et le stock de report est allégé de 4 Mt (à 131 Mt), ce qui en fait le plus bas de ces quatre dernières années, avec 12 Mt de retard sur 2009-2010. La fermeté de la demande mondiale pour l’alimentation animale provoquerait une augmentation des échanges de 2 Mt par rapport aux prévisions d’août. Certains observateurs estiment que la Russie devra recourir au maïs américain pour alimenter son cheptel. Le marché français reste ferme et l’écart de prix diminue entre le blé et le maïs, rendant ce dernier moins attractif pour les Fab.
L’orge fourragère s’est stabilisée, les velléités de grosses fluctuations étant contenues par l’annonce, par Bruxelles, de remise prochaine sur le marché du stock communautaire de 5,1 Mt, dont la moitié affectée aux États membres dans le cadre de l’aide aux défavorisés.