Une volatilité hors des fondamentaux
Période du 10 au 15 novembre. Les marchés céréaliers mondiaux et, au passage, le marché français, continuent d’être animés par la demande des pays importateurs. Du 2 au 8 novembre, des certificats d’exportation de blé tendre dans l’Union européenne ont été délivrés à hauteur de 502 377 t, dont 314 325 pour la France, ce qui porte le total des attributions depuis le début de la campagne à 5 540 423 t, dont 2 667 451 t pour la France. Les chargements à Rouen pour la période du 3 au 9 novembre ont atteint 220 000 t, dont 97 600 t à destination de l’Algérie et 86 500 t du Maroc. Au total les chargements effectués dans les ports français depuis le début de la campagne atteignaient, le 31 octobre, selon les derniers chiffres de FranceAgriMer, 33 millions de tonnes (Mt). C’est très éloigné du record de 2010, 4,5 Mt pour la même période, mais le disponible exportable étant moindre que l’an dernier, on peut considérer ce résultat comme satisfaisant. D’autant que la baisse des prix et le tassement de l’euro face au dollar offrent une bonne compétitivité au blé français : on jugera à l’occasion du nouvel appel d’offres de l’Algérie pour 50 000 t de blé tendre si les offres françaises continuent d’être les préférées des Algériens. Elles pèsent jusqu’ici plus de 60 % des ventes aux pays tiers réalisées par la France.
Un rapport USDA dans la ligne des prévisions
L’évènement attendu de la semaine dernière, outre les tribulations politiques et financières européennes, était la publication du rapport de l’USDA (département américain de l’Agriculture), dont les effets n’ont, en définitive, pas bouleversé le marché, n’apportant que de nouvelles précisions chiffrées à une conjoncture déjà bien dessinée. L’estimation de production mondiale de blé a été renforcée par rapport à celle du mois d’octobre, avec 683,3 Mt contre 681,2 Mt.
Confirmation également de la baisse des disponibilités en maïs aux États-Unis, premiers producteurs mondiaux, l’estimation de production tombant de 315,8 Mt à 312,7 Mt, ce qui laisse la perspective d’un stock de report très faible de 21,4 Mt. La situation est un peu moins tendue pour l’ensemble du marché mondial avec une production record de 859 Mt, grâce entre autres à l’Union européenne dont la prévision de production a été augmentée de 1,9 Mt, pour un montant de 62,9 Mt. Le stock mondial est néanmoins revu en baisse de 2 Mt, à 121,6 Mt.
Les marchés n’ont donc pas été fortement affectés par ce nouveau rapport ; mais ils restent, en revanche, exposés aux mouvements erratiques des Bourses financières qui entretiennent une volatilité des matières premières excessive si l’on considère la solidité des fondamentaux.
Ainsi, la semaine 46 s’est amorcée sur une tendance baissière, en particulier pour le blé, sur le marché à terme Euronext comme sur le marché physique. On verra au fil des jours si cette orientation persiste.