UNE RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE AVEC LA POUDRE SANS TOUR

Avec l'augmentation du coût de l'énergie, l'efficacité énergétique du traitement du lactosérum est devenue un enjeu essentiel. « 20 à 40% du coût de la poudre de lactosérum est constitué par l'énergie, souligne Pierre Schuck. Et le séchage spray est l'étape la plus gourmande en énergie et la moins efficace. Il n'enlève que 5 % de l'eau mais coûte vingt fois plus cher que l'évaporation sous vide qui en enlève plus de 90 %. » Les chercheurs ont donc travaillé sur une alternative au séchage spray. Les travaux ont abouti en 2014 au dépôt d'un brevet sur la technique PST Poudre Sans Tour, brevet qui vient d'être confirmé au niveau européen. Dans cette alternative, la tour de séchage est supprimée. Après la concentration classique des lactosérums et perméats à 60-65 % d'extrait sec et la cristallisation du lactose, le séchage est remplacé par le passage dans un turboconcentrateur en couche mince, qui le concentre suffisamment pour qu'il passe ensuite d'une phase continue pâteuse à une phase granulaire dans un granulateur (type dragéification). Le turboconcentrateur est un outil spécifique développé par le constructeur italien Vomm. La technique a été testée en laboratoire sur plusieurs centaines de kilos de lactosérum et perméat liquide. « Nous avons obtenu des poudres de qualité équivalente voire supérieure à celles obtenues par séchage spray, indique Pierre Schuck. Et cela avec des coûts inférieurs de bâtiments, lavage et surtout une économie d'énergie d'environ 20 %, actuellement en cours de validation. » Des discussions sont en cours avec un industriel pour mettre en place prochainement un outil pilote dans une usine.