Une petite production en perspective en Europe
> La récolte française est attendue en recul de 16 % par rapport à 2015.
Après une année qualifiée de moyenne, l'abricot européen se prépare à une campagne compliquée en production. Les volumes annoncés sont en recul de 11 % par rapport à l'an passé, à 443 000 tonnes, soit - 16 % par rapport à 2010-2014. La modeste récolte renvoie à 2013 et 2003. En cause : la douceur au cours de l'hiver, puis le gel intense notamment dans les zones les plus précoces en Italie et à Murcie. Ailleurs, la floraison a été erratique et rendue plus compliquée par le gel, voire la grêle encore récemment. Tous les pays ne sont cependant pas logés à la même enseigne.
La Grèce et sa toute petite récolte 2015 devrait être cette année proche de la moyenne avec 54 800 tonnes attendues sur les arbres. L'Italie recule très fortement. Les 163 000 tonnes envisagées représentent un recul de 19% au regard des tonnages réalisés l'an passé et 28 % par rapport à la moyenne 2010-2014. En Espagne, la récolte devrait s'établir à hauteur de celle réalisée en 2015, à 110 000 tonnes, soit 1 % de moins que l'an passé mais 32 % de plus que la moyenne 2010-2014, conséquence naturelle de l'entrée en production de nouveaux vergers plantés ces dernières années. Pour la France, les comptes font état d'un recul très sec, - 26 % par rapport à l'an dernier avec 115600 tonnes attendues. C'est aussi 27% de moins que la moyenne 20102014. La récolte est annoncée prometteuse en Roussillon, contrairement aux autres bassins.
Modernisation des vergers et segmentation« La charge est hétérogène et globalement décevante dans la Crau, quand la vallée du Rhône a connu une floraison complexe, très précoce, sévèrement entamée ensuite par le gel en février. Les épisodes les plus récents de gel ont terminé d'amputer le potentiel sur les variétés de saison et celles destinées à la fin de saison », précise Éric Hostalnou, chef du service fruits et légumes de la chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales, auteur de la synthèse.
Pour Bruno Darnaud, président de l'AOP pêches et abricots, la production continue de progresser en conformité avec ses objectifs. « La modernisation du verger ces dernières années permet de mieux segmenter l'offre aujourd'hui, notamment par le conditionnement. On trouve maintenant de l'abricot en vrac, mais aussi en barquette que ce soit en premier prix ou en premium, voir même des « opérations brut d'été » pour l'abricot à confiture ou des plateaux haut de gamme », indique-t-il. « La segmentation variétale existante nous amène à travailler l'abricot plus comme une nouvelle famille de pêche que comme un fruit « industrialisable » comme par le passé. Les consommateurs français nous poussent à offrir des fruits plus matures et n'ayant peu ou pas subi un long stockage, cueillis au plus près du stade de maturité », poursuit-il.
En Espagne, Javier Basol, responsable du groupe fruits à noyaux de Cooperativas Agroalimentarias, fait remarquer que la baisse de production d'abricots dans le pays est bel et bien enrayée : « c'est le marché du frais qui concentre l'essentiel des progrès de la production, pour le marché domestique et l'exportation. » L'an dernier, la campagne européenne s'était révélée correcte, avec une récolte moyenne à supérieure par rapport aux prévisions établies au printemps.