Une fin d’année atypique
La hausse saisonnière des cours des œufs a été particulièrement marquée cette année. En cause, un soudain abaissement de l’offre pour une demande tonique.
À 8,36 euros les 100 œufs en semaine 49, la Tendance nationale officieuse de l’œuf calibré a repris 2,13 euros en deux mois, et dépasse de 17,4 % son niveau de 2015. Une forte augmentation à relier à une offre bien moins étoffée, pour une demande satisfaisante pour la saison, qui laisse le marché déficitaire. Selon Agreste, la production française a reculé de 2,9 % en cumul de janvier à septembre comparé à 2015. Cette baisse des volumes s’est accélérée après la rentrée, en raison d’une multiplication de cas de salmonelles qui ont entraîné d’importants abattages anticipés. Pourtant peu concernés habituellement, de nombreux élevages de poules en cage ont été touchés ; la filière estime entre 1,2 et 1,6 million le nombre de poules concernées depuis la mi-septembre. À cela s’ajoutent les cas relevés sur des élevages alternatifs, mais aussi les arrêts forcés de production pour d’autres raisons (sanitaires ou techniques).
L’industrie se tourne vers l’UE
Si cette baisse de l’offre a été propice à une hausse des cours des œufs tout venant destinés à l’industrie, celle-ci a été limitée par la volonté des entreprises de contenir leurs prix d’achat, du fait d’une activité peu tonique, et surtout d’une valorisation insuffisante des ovoproduits. De quoi inciter les industriels à recourir aux œufs européens (espagnols et polonais surtout), plus présents et moins onéreux, mais aussi à s’approvisionner en œufs sous laissez-passer sanitaire. Seuls les industriels ayant besoin d’œufs français aptes à la séparation ont dû s’aligner sur les prix du conditionnement.