« Une augmentation des promos devrait booster les volumes »
La diminution des promotions des marques nationales profitera à celles des MDD, dont les ventes devraient continuer à croître en 2019, selon Nielsen France.
La diminution des promotions des marques nationales profitera à celles des MDD, dont les ventes devraient continuer à croître en 2019, selon Nielsen France.
Les Marchés Hebdo : En 2018, le chiffre d’affaires des produits de grande consommation vendus sous marques de distributeurs a connu une croissance par rapport à 2017 (+0,5 %), une première depuis 4 ans. Cette tendance se confirmera-t-elle en 2019 ?
Emmanuel Fournet : Avec l’encadrement du discount, une marque ne peut pas vendre plus de 25 % de ses produits sous promotions. Or, 19 % des produits de marques nationales sont vendus sous promotions, contre 10 % pour les produits de MDD. La réduction des promotions des marques nationales sera reportée sur les MDD. Cette croissance de discount pour ces produits va entraîner une croissance des volumes vendus, et donc une croissance du chiffre d’affaires. C’est ce que l’on a commencé à apercevoir en 2018. De plus, le marché des produits de grande consommation croît de 1,5 % en moyenne depuis 2014. Il y a donc de fortes chances que les MDD se rapprochent de cette moyenne, et que leur croissance 2019 soit donc supérieure à celle de 2018. À noter que la MDD bio a connu une croissance de 17,4 % en 2018 par rapport à 2017.
LMH : Quelle influence cette croissance des MDD aura-t-elle sur les prix des produits ?
E. F. : Cela dépendra des enseignes. Ce dernier mois, les produits de grande consommation ont connu une inflation de 0,2 %, portée par les marques nationales. Certains distributeurs vont compenser en diminuant les prix de leur MDD (jusqu’à -1,4 %). Mais ce n’est pas le cas de tout le monde, comme Carrefour qui a plutôt retravaillé son programme de fidélité.
Une augmentation des promotions des MDD devrait toutefois booster les volumes vendus, et permettre ainsi un retour d’argent important sur le monde agricole. Il semblerait que les choses aillent dans le bon sens, surtout pour les produits laitiers. Mais certains dénoncent ce secteur comme étant l’arbre qui cache la forêt, et que la valeur est mal redistribuée dans les autres domaines agricoles.