Un marché volatile, mais plutôt ferme
Période du 18 au 24 janvier. Depuis notre dernière chronique, un facteur déterminant du marché a changé : la remontée de l’euro par rapport au dollar, s’ajoutant à la hausse des prix intérieurs. La compétitivité du blé français, dont l’opportunité a été bien exploitée jusqu’à la semaine dernière à travers les ventes à l’Égypte et à l’Algérie, se trouve donc remise en cause, bien que les prix russes aient poursuivi leur progression. Quoi qu’il en soit, les résultats à l’exportation obtenus depuis le début de la campagne, et notamment le début de la deuxième partie de la campagne, permettent d’exprimer une juste satisfaction sur ce plan ; la prévision d’un volume de vente aux pays tiers conforme aux estimations de FranceAgriMer, à 8,7 Mt, demeure plausible.
Un marché mondial chargé en blé
Le rapport du CIC (Conseil international des céréales), publié le 19 janvier dernier, est venu confirmer les prévisions du département américain de l’Agriculture (USDA) à propos d’un marché mondial très chargé en blé. Le CIC a encore renforcé la perspective d’une production record, à 690 millions de tonnes (Mt), contre 683 Mt annoncées fin novembre 2011. La consommation progresserait de 2 Mt à 681 Mt ainsi que le stock, lui aussi record, à 204 Mt.
Pour la récolte 2012-2013, le CIC annonce les emblavements les plus élevés depuis 1998, avec 225 millions d’hectares. En extrapolant les rendements de ces dernières campagnes, le CIC estime à 285 Mt la moisson potentielle de 2012, soit 5 Mt de moins que la dernière, mais encore 22 Mt de plus que la dernière moyenne quinquennale. Bien sûr, risquer un chiffre de récolte à cette période de l’année est totalement aléatoire, mais en principe, on ne se dirige pas vers une pénurie de blé. Néanmoins, malgré les fortes disponibilités actuelles et à venir, le marché mondial du blé demeure ferme, avec une bonne demande internationale, mais toujours constitué de sautes de prix sensibles sous l’effet du « weather market », de l’ambiance économique et financière ou encore de facteurs politiques comme la tension actuelle des relations occidentales avec l’Iran.
Le maïs, marché directeur
Mais c’est le maïs qui constitue le marché directeur céréalier international. Le CIC a confirmé l’analyse de l’USDA renforçant les estimations de production record à 861 Mt, contre 853 Mt prévues en novembre et ce, malgré les prévisions en baisse en Amérique du Sud et aux États-Unis. Les estimations de consommation évoluent aussi en hausse de 6 Mt, à 867 Mt, et le faible stock de report à 125 Mt entretient la tension des prix.
Les céréales françaises et européennes, bien que n’échappant pas totalement aux humeurs volatiles du marché international, conservent un certain particularisme qu’illustre le marché de gré à gré (voir ci-contre).