Un journalisme de solutions
Les médias traitent toujours des trains qui arrivent en retard. La critique est courante. Certains vont même jusqu'à dire que les journalistes contribuent à rendre le monde plus sombre et plus anxiogène. Pour construire un monde posi-tif pour les générations futures, dans son dernier rapport, Jacques Attali interpelle directement les entreprises de presse sur leur responsabilité « sociétale ». L'économiste vante l'initiative de quelques journalistes américains en faveur d'un jour-nalisme dit « de solutions ». Estimant visiblement que les médias français ne sont pas prêts à franchir le cap, il propose de lancer une pétition. Si-gnée par les citoyens et adressée aux syndicats de journalistes et aux syn-dicats des éditeurs de presse, elle leur demanderait « de faire une place significative au journalisme traitant des problématiques et surtout des solutions qui permettront la transition vers une société socialement et écologiquement viable ». Répondant par avance aux rédactions qui assimilent ce type de journalisme à de la communication, le rapport indique que « faire une enquête de terrain sur une entreprise ou initiative sociale qui a réellement changé la vie de personnes, sur leur vécu, sur ce qui a marché ou non, ceci de manière distancée et sans glorification des porteurs de projet, relève d'un travail d'investigation et d'analyse ». Les Marchés et, plus largement, la presse professionnelle n'ont pas attendu les conseils du fondateur de Positive Planet pour mettre en avant des démarches exemplaires. Et ce, afin d'aider les acteurs économiques à progresser, en phase avec les attentes de la société. Pas question pour autant de perdre l'esprit critique. Comment ne pas parler de la guerre des prix, du défaut de compétitivité avec nos voisins allemands, de la volatilité des matières premières ou encore de la mauvaise image de l'industrie agroalimentaire auprès des consommateurs ? Notre rôle, selon nous : décrypter au mieux l'environnement dans lequel vous évoluez, et esquisser des solutions aidant à vous y adapter… Mais sans complaisance. Quel intérêt, sinon ?