Un contrat entre céréaliers et éleveurs est-il possible ?
L’idée d’instaurer une relation contractuelle entre les métiers du grain et ceux de l’élevage est ravivée par la flambée des cours céréaliers qui met à mal les trésoreries des éleveurs et aussi celles des fabricants d’aliments. Le secteur céréalier mène la réflexion. « Nous pensons que la voie contractuelle est possible, et qu’une forme de lissage des prix mérite d’être explorée sérieusement », a appuyé Philippe Pinta, président d'Orama (organisation des producteurs de grains de la FNSEA), dans son discours de conclusion du Sommet du végétal à Marseille la semaine passée. Il s’agit, pour un secteur fortement contributeur à l’excédent commercial français, de se mettre au diapason du langage gouvernemental. Le « contrat » est le moyen choisi par le président de la République pour pacifier les relations entre l’amont et l’aval du monde agricole. Le gouvernement a établi des contrats entre producteurs et industriels du lait et des fruits et légumes. Il menace d’imposer un contrat interfilières entre céréaliers et éleveurs à l’issue du premier semestre si les représentants agricoles ne s’accordent pas sur le moyen d’assurer « une meilleure régulation des prix de l’alimentation animale pour les éleveurs », comme l’a rappelé Nicolas Sarkozy lors de ses vœux au monde rural en Alsace. Mais aucune solution n’effacera l’impact du renchérissement des matières premières sur les prix de revient des produits animaux.