Trêve obligée pour les marchés de volailles vivantes
Les concours et expositions folkloriques de volailles vivantes ont plus de chance d’échapper au décret interdisant les rassemblements de volatiles que les marchés, estime-t-on à la Direction des services vétérinaires de la Vienne. Ces manifestations sont conditionnées à des autorisations vétérinaires alors que les marchés présentent des animaux sans origine répertoriée et ne font pas l’objet d’inspections vétérinaires systématiques, explique un vétérinaire de cette DSV.
L’arrêté paru mardi au JO interdit jusqu’au 1er décembre tout rassemblement de volailles vivantes par principe de précaution à l’encontre du risque de grippe aviaire. Cependant, en dehors des 21 départements où la protection est renforcée, le préfet peut accorder une dérogation (lire LM d’hier). Une circulaire du ministère de l’Agriculture doit informer les DSV d’ici à vendredi sur la mise en pratique de cet arrêté. Celle de la Vienne, département limitrophe de l’Indre, soumis à la protection renforcée, appréhende déjà quelques soucis quant au maintien du marché des Hérolles (où 15 000 volailles s’échangeraient chaque mois selon son président) et d’une vingtaine de petits marchés départementaux de poulettes pondeuses et de volailles pré-engraissées destinées aux particuliers, comme celui de Chauvigny.
Pour l’heure, les organisateurs de foires et marchés attendent les notifications administratives. Toute précipitation risquerait d’affoler les populations, considère le responsable du marché de foirail de Lezay (deux-sèvres), où se vend toujours une poignée de canards et de poules. Mercredi, les ventes d’oies de guinée et autres dindons ont eu lieu au marché de Puylaurens, dans le Tarn. Mais à Samatan, dans le Gers, le malaise est déjà présent, d’après les employés de la mairie où l’on attend avec les arrêtés de la préfecture et d’éventuelles dérogations. Lundi dernier a vu un fort ralentissement des achats sur le pittoresque marché à la volaille vivante de Samatan (Gers), en marge du marché au gras. Ordinairement, chaque lundi matin, 15 à 20 éleveurs avicoles vendent environ 300 volailles, quelques paysans locaux proposent deux ou trois bêtes. Le maire de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne, attend lui aussi, concernant un marché composé d’une vingtaine de producteurs fermiers à l’attention d’une clientèle essentiellement gitane. Hier dans l’Ain, le marché de Bourg-en-Bresse n’a pas eu lieu. La Guerche-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), où se vend une cinquantaine de pigeons le mardi va devoir s’arrêter aussi. Heureusement, dit un observateur, la saison des petites volailles se termine.